Jeune Calédonien disparu dans la Seine : la communauté kanak lui rend hommage à Paris

Une cérémonie informelle a été organisée pour rendre hommage à Gabriel, un jeune calédonien, disparu dans la Seine.
Une dizaine de membres de la communauté kanak s'est rassemblée ce mardi sur les bords de Seine à Paris pour honorer la mémoire de Gabriel, emporté dans la nuit de samedi à dimanche. Son corps n’a pour l’heure pas été retrouvé.

"Soyez forts !", implore Michel Lolo aux quelques jeunes amis de Gabriel venus partager ce moment de recueillement sur les lieux du drame. Dans la nuit du 15 au 16 avril dernier, vers 2 heures du matin, le corps du jeune homme disparaissait dans la Seine.

Ce mardi en milieu de journée, sous le pont d'Iéna, face à la Tour Eiffel, une dizaine de proches du Calédonien de 23 ans s'est rassemblée pour une cérémonie informelle afin de lui rendre hommage. Les larmes coulent sur les visages endeuillés alors que Michel Lolo, le papa coutumier de tous les jeunes kanak dans l'Hexagone, lance un chant de prière.

"Le pire, c'est de ne pas avoir son corps"

"Le pire pour nous, c'est de ne pas avoir son corps. Il est quelque part par là dans ce fleuve et c’est très difficile. D’autant plus que la famille est au pays", explique l'homme. Si Gabriel n'a pas été retrouvé, il sera impossible d'organiser un rapatriement, une première pour Michel Lolo.

"Aujourd’hui, on est venus se recueillir. Regarder le fleuve en lançant des pensées positives, des bonnes pensées pour le rejoindre là où il est." Gabriel était arrivé dans l'Hexagone il y a quelques années pour ces études, il était désormais chef de groupe sur des chantiers. 

Des amis du jeune Gabriel sont venus sur les quais lui rendre hommage. Quelques fleurs ont été lancées dans la Seine en mémoire du jeune Calédonien.

Flou sur la nuit du drame

Contacté par Outre-mer la 1ère ce lundi, le parquet de Paris indique qu'une enquête est ouverte pour tentative d'homicide volontaire. Six personnes étaient en garde à vue ce lundi.

Pour Michel Lolo, c'est une "rencontre malheureuse" entre Gabriel et un autre groupe de jeunes Calédoniens originaires de Lifou comme lui qui a mené au drame.

"Il y a eu quelque chose qui s’est passé entre les jeunes du pays, ça, c'est vrai, en tout cas de l’île de Lifou. Ce qui est certain, c'est que Gabi n’a pas décidé tout seul de sauter dans l’eau. Le reste, c'est le travail de la justice", complète Michel Lolo. 

Toute la Nouvelle-Calédonie mobilisée 

Michel Lolo est en contact constant avec la famille de Gabriel vivant toujours en Nouvelle-Calédonie : "Au pays, dans ma tribu de Xépénéhé, ils sont en train de se retrouver dans la maison des parents de Gabi, de faire quelque chose pour être ensemble", nous rapporte-t-il.

Une fois que l'enquête aura avancé, une cérémonie plus importante sera organisée : "Je vais faire appel à tous les enfants du pays, toutes les communautés de la Nouvelle-Calédonie pour pouvoir jeter des fleurs. Et quand je dis jeter des fleurs, je dis aussi jeter des pensées", conclut Michel Lolo.