L’ambiance à l’Arena Champs de Mars n’a pas faibli et a rappelé celle des Jeux Olympiques (26 juillet – 11 août). Poussée par les cris des supporters, l’équipe de France de rugby fauteuil n’a pas raté son entrée en lice. Emmenés par l’Antillais Cédric Nankin, les bleus ont battu la Norvège 53 à 51. "L’idée, c'était de gagner et on a réussi à le faire. On avait plus faim que notre adversaire, on est bien rentré dans notre match et on n’a rien lâché jusqu’au bout", explique l’Antillais en fin de match.
En tribune, Cédric Nankin pouvait compter sur des soutiens de poids, avec la présence de sa famille. "Ils n’étaient pas quatre sur le terrain, mais 5,6,7,8,9, pousse joyeusement son grand frère Mathurin On était là et on sera là aussi pour la suite." Dehors après le match, sa maman Paulette Cantobion avait du mal à cacher son émotion. "Il était important pour nous d’être là, lâche-t-elle. Je suis fier de lui, j’ai eu un peu d’émotion quand j’ai vu la foule crier son nom." Sur le terrain, Cédric Nankin n’a lui aucun sentiment pour ses adversaires. Il va au contact, fait du rentre-dedans et déblaye tout sur son passage. "Mon rôle c’est de défendre, marquer ce n’est pas grave pour moi du moment qu’on gagne à la fin"précise "la machine" – surnom de Cédric Nankin.
"Quand on voit d’où il part avec son handicap, c’est une fierté"
Cédric Nankin est un type de joueur physique et hargneux. Durant les quatre quart-temps, il ne sera pas le plus en vue pour les supporters, mais dans l’ombre l’Antillais abat un travail monstrueux. Présent en tribune, son grand frère Mathurin était émerveillé par sa prestation "C’est mon petit frère, mais pour moi c’est mon grand frère tellement il a une aura sur le terrain, raconte-t-il. Il est présent partout sur le terrain, aujourd’hui il a encore fait le job. Mais il n’y a pas que lui, il faut féliciter tout le travail collectif, ils ont tous été incroyables."
L’Aréna Champs-de-Mars avait fait salle comble et les centaines de supporters présents ont eu raison de faire le déplacement. Annoncé comme une fête populaire par Tony Estanguet, le match retour (les Paralympiques) est aussi un beau coup de projecteur pour ces hommes et femmes. "C’est une belle vitrine. Représenter la France aujourd’hui c’est une fierté extraordinaire. Quand on voit le petit frère d’où il part avec son handicap [Cédric Nankin est atteint d’une agénésie congénitale des membres supérieurs et inférieurs, NDLR] et où il est aujourd’hui, c’est une fierté pour nous et un exemple pour tout le monde, souligne Julien, son autre frère. On est fier de lui, et on ne le remerciera jamais assez"
Victorieux pour leur premier match devant leur public et leur famille, Cédric Nankin et ses coéquipiers retrouveront les parquets dès ce vendredi face à l’Australie afin de prendre une option sur la qualification.