JO 2021 : impériales face aux Pays-Bas, les handballeuses françaises se qualifient pour les demi-finales

Coralie Lassource célèbre un but lors de France - Pays-bas en quart de finale du tournoi olympique.
L'équipe de France féminine de handball s'est imposée, avec la manière, face aux Pays-Bas (32-22) mercredi au stade national de Yoyogi à Tokyo. Les Bleues valident leur ticket pour le dernier carré, comme à Rio. Elles rencontreront la Suède en demi-finale, vendredi.

Elles ont déroulé leur jeu sans grande difficulté. Face à des Néerlandaises visiblement perturbées, les Bleues ont réalisé un grand quart de finale et ont décroché leur ticket pour leur deuxième demi-finale olympique d'affilée. Il y a cinq ans, à Rio, l'équipe de France avait arraché la victoire face à ses mêmes Pays-Bas (24-23) et était parvenue à se hisser en finale. Les Bleues avaient remporté la médaille d'argent en s'inclinant contre la Russie 19-22. Les Néerlandaises avaient terminé quatrièmes.

Ce match, les Bleues l'ont préparé minutieusement. Hors de question de laisser la moindre place au hasard après les difficultés rencontrées en début de tournoi : "on est de grandes besogneuses, de grandes travailleuses, constate Béatrice Ewige. On a fait une réunion d'une heure et demi pour préparer ce match. C'est indigeste, mais quand on fait les Jeux olympiques, de toute façon, on n'a pas le choix."

Une entrée de match canon

Les Françaises font un début de match tout simplement canon. Après 8 minutes de jeu, elles mènent 9 à 3, multipliant les récupérations et s'appuyant sur une très grande Amandine Leynaud, impériale dans les cages des Bleues ! On assiste à un véritable festival de la gardienne française qui participe à sa dernière compétition avec l'équipe de France.

On a joué à la vie à la mort, comme si c'était une finale et on jouera tout les matches comme ça!

Méline Nocandy

 

"Tout le monde s'est fait confiance, explique Océane Sercien-Ugolin. Personne ne voulait rentrer à la maison après les phases de poule qu'on a faites, on s'est battues, on est allées chercher loin cette victoire, et je pense qu'on la mérite." Blessée à la cheville, l'arrière-droite guadeloupéenne laissé au vestiaire le maillot de réserviste pour entrer pleinement dans le tournoi olympique après la blessure d'Alexandra Lacrabère. 

Une défense costaud et agressive

"On a pris que 22 buts", se réjouit Méline Nocandy. La jeune Guadeloupéenne jouait ce soir contre son entraineur en club à Metz, Emmanuel Mayonnade. "Je suis tellement contente. Un peu triste pour mes entraineurs, mais je suis tellement contente, sourit-elle derrière le masque qui lui a été donné à la sortie du terrain. C'était tellement difficile la première semaine, on était les seules à croire en nous. On monte en intensité et j'ai hâte de jouer la suite."

Avec une défense solide et agressive, cet entame met les Bleues en confiance, elle applique à la lettre le plan : "On s'était dit que le match allait se jouer dès le début, qu'il ne fallait pas les laisser espérer quoique ce soit et c'est ce qu'on a fait, avoue la capitaine martiniquaise de l'équipe Coralie Lassource. On a tué le match dès les premières minutes. Ca nous a fait beaucoup de bien, et ça les a vraiment perturbées." 

Les Néerlandaises manquent d'efficacité devant le but et sont fragiles en défense. Entre la 5e et la 14e minute, elles ne marquent aucun but, visiblement perturbées (12-4, 14e). Une entame de match phénoménal des Bleues qui surprend même Béatrice Edwige, pivot des Bleus : "Quand on pense à nos premiers matches, on se dit, c'est pas possible, ce n'est pas la même équipe qu'il y a en face". Allison Pineau, l'une des joueuses guadeloupéenne de cette équipe, fait, elle aussi, un début de match solide. Après 15 minutes de jeu, sa coéquipière de Martinique, Coralie Lassource, a inscrit trois des 14 buts français.

Après 20 minutes, l'équipe des Pays-Bas se reprend. Profitant d'un creux côté français, les Néerlandaises inscrivent trois buts d'affilée. Mais avec le retour sur le terrain de Pineau, Nocandy et Edwige, les Bleues réagissent. À la pause, la France mène 19 à 11. "C'est vraiment une équipe qui nous faisait peur, reconnait la pivot guyanaise de 32 ans. On était sur nos gardes, on était très vigilantes, on était prêtes sur à peu près tout ce qu'elles pouvaient faire."

La pivot de l'équipe de France de hand, la Guyanaise Béatrice Edwige, pendant le quart de finale face aux Pays-Bas.

Les Bleues solides jusqu'au bout

En deuxième période, le jeu est un peu plus équilibré. La défense néerlandaise est plus solide, les Françaises peinent à mettre de la vitesse dans le jeu comme en première mi-temps. Mais les Pays-Bas ne parviennent pas à reprendre possession de la balle. Les Françaises maintiennent, puis creusent leur avance (28-19, 17e). 

Vendredi, en demi-finale, la France rencontrera la Suède, qui a largement battu la Corée du Sud en quart ce mercredi, 39-30. C'est le record olympique égalé de buts marqués en phase finale. Pour rappel, les Bleues avaient fait match nul face aux Suédoises en en phase de groupes (28-28). "On a une revanche à prendre mais elle connaisse un peu notre jeu, reconnait la capitaine. Ca va être vraiment très serré, comme ça l'a été."

Si on continue sur cette lancée, personne ne peut nous arrêter!

Coralie Lassource, capitaine de l'équipe de France de hand


"On les attend au tournant, complète Allison Pineau au sujet des Suédoises. On n'a pas digéré notre match nul contre elles. Ca été serré jusqu'au bout. Mais je pense qu'elles ont regardé le match et qu'elles ne vont pas aborder le match de la même manière que la denrière fois."

Deuxième jet de sept mètres d'Allison Pineau lors de France - Pays-Bas aux JO, mercredi 4 juillet.

Ça va envoyer! Ça va être une belle demi-finale, il va y avoir du beau handball.

Allison Pineau


En attendant, les Bleus vont fêter ce beau quart de finale. "On ne va pas se coucher trop tard non plus, prévient Béatrice Edwige. On va mettre de la musique, on va danser, on va chanter." Ce soir, ce sera dancehall et zouk. "On était ambiance carnaval en arrivant, ambiance un peu guadeloupéenne. Je ne sais pas si c'est parce qu'on est beaucoup de Domiennes ou si c'est parce qu'on a la maîtrise de l'enceinte..." "Ça aide!", conclue Coralie Lassource.