Pour la première apparition de son histoire en quart de finale, l'équipe de France s'impose en cinq sets face à la Pologne (21-25, 25-22, 21-25, 25-21, 15-9) et accède au dernier carré du tournoi masculin. Tout s'est joué dans un cinquième set décisif que les Français ont remporté haut la main, au terme d'un match à suspense.
Côte à côte à la sortie du terrain, le Réunionnais Stephen Boyer et le Guadeloupéen Daryl Bultor plaisantent ensemble. Ils ne réalisent pas encore vraiment, mais ils sont parmi les premiers volleyeurs français à atteindre une demi-finale olympique. Et quelle victoire ! "Elle est belle, elle est très très belle!", savoure Daryl Bultor. "Surtout contre la Pologne !", rigole Stephen Boyer, évoquant cette équipe championne du monde en 2014 et 2018, meilleure ennemie de Bleus.
Le Réunionnais avoue qu'il compte profiter un peu de la victoire ce mardi soir "peut-être jusqu'à une heure du matin". Avec leurs coéquipiers de l'équipe de france, ils vont veiller, écouter de la musique. Daryl Bultor fait découvrir Kassav' au groupe France : "ce soir, Jacob Desvarieux a été notre medikaman et on le remercie!", explique-t-il, dédiant cette victoire historique au père du zouk, décédé il y a quelques jours. Savourer cette soirée, mais pas trop longtemps, car dès demain, les deux Ultramarins et le reste de l'équipe "vont se remettre au travail" et préparer le prochain match, à l'enjeu capital.
Les Français reviennent au score deux fois
Devancée 1-0, l'équipe de France a remporté la deuxième manche de ce quart de finale face à la Pologne (25-22) et égalisé à un set partout. Les Bleus se sont idéalement relancés dans la rencontre en apportant une bien meilleure réponse aux blocks face aux assauts polonais. Durant le deuxième set, ils ont mis la pression sur leurs adversaires.
De nouveau menés d'un set (2-1), les volleyeurs tricolores ont fait preuve d'une abnégation monumentale pour revenir à hauteur de la Pologne et remporter le tie-break de la cinquième manche (15-9), synonyme de délivrance pour le sélectionneur Laurent Tillie et ses joueurs.
Soudés sur et en-dehors du terrain
Si Stephen est rentré au cours des premier, troisième et quatrième sets, Daryl, lui, comptabilise peu de temps de jeu depuis le début du tournoi. Mais il prend son rôle de coéquipier à coeur. "On essaie de leur donner de l'énergie, le plus qu'on peut. Bien-sûr, c'est un peu frustrant, mais le plus important, c'est le groupe", analyse le natif de Basse-Terre en Guadeloupe. Stephen Boyer, originaire de Saint-Denis à La Réunion et qui a un peu plus de minutes au compteur dans cette Olympiade, complète : "en dehors du terrain, c'est beaucoup plus stressant et frustrant, beaucoup plus intense que sur le terrain. Sur le terrain, on peut se libérer en jouant."
Les Français affronteront l'Argentine en demi-finale du tournoi. Mais pour l'instant, pas question de s'enflammer pour les deux joueurs âgés de 25 ans : "c'est juste un match de plus. On est en demi-finale, mais on peut ne rien ramener donc voilà...", conclut "Dada" qui garde les pieds sur terre, en attendant de toucher du doigt le rêve olympique de cette nouvelle génération de volleyeurs français.