Traverser l’Atlantique, est-ce un acte à la portée de tous ? À cette question, nos sept aventuriers pourront y répondre samedi matin quand ils verront le soleil se lever au large de la Guadeloupe. Embarqué dans une mission Olympique, ou peut-être "farfelue" comme le pensait le chef cuisinier Hugo Rollinger, quelques minutes avant de quitter le port de Brest. Il était 20 h 15 quand le Maxi trimaran Banque Populaire XI barré par Armel Le Cléac’h a mis le cap en direction des Antilles. La flamme Olympique bien accrochée à bord, le skipper de 47 ans, aidé de Sébastien Josse – son coéquipier skipper avec qui il fait ses courses en double – et épaulé de ses quatre moussaillons novices - Marie-José Pérec, Alexis Michalik, Marine Lorphelin et Hugo Rollinger – ont fait un dernier salut au public.
"La flamme Olympique dans les Outre-mer, vous y croyez-vous ? s’interrogeait encore Marie-José Perec. Celle qui a fait tant rêver les ultramarins par ses accélérations fulgurantes, avait les yeux écarquillés, émerveillés par ce moment de postérité. "On nous met vraiment à l’honneur, j’ai presque l’impression que c’est un grand merci, parce qu’on a tant apporté sur toutes les équipes de France" confiait la triple championne Olympique.
"Quand on vient de l’Outre-mer, on vit les choses de loin. Là, la flamme vient à eux, je trouve que c’est un moment fort. Ça les implique dans le moment, même si ce n’est pas long"
Marie-José Pérec
Lors du départ du Maxi Banque Populaire XI avec la flamme Olympique à son bord, il n’y avait que pour Marie-José Pérec ou presque. Le public a même poussé des "Marie-Jo, Marie-jo" au moment où les navigateurs montaient à bord du voilier. Grande championne reconnue, l’ex-reine des pistes est aussi le centre d’attraction de ses amis de traversée. "Amener la flamme en Guadeloupe, je trouve que c’est un magnifique hommage pour Marie-José Perec, c’est une immense athlète, elle le mérite, ça va être beau " témoignait l’ancienne miss France, Marine Lorphelin. De son côté, l’acteur et réalisateur Alexis Michalik, grand connaisseur de l’île, tout sourire, se projetait déjà sur l’ambiance sur place, alors qu’il n’avait même pas encore gravi l’Everest bleu qui se présente à lui.
"L’inconnu", le mot à la mode du départ
Attendu samedi matin à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, le voilier va bénéficier de conditions clémentes, mais pas question "d’essayer de le pousser à la limite" tranchait Armel le Cléac’h. "La flamme doit arriver en bon état en Guadeloupe, mais le bateau aussi" insistait-il. Puis ne pas le pousser à l’extrême, ça devrait plaire à quelques-uns à bord, qui malgré de larges sourires avaient aussi l’air soucieux. " C’est une inconnue pour moi, je ne suis pas navigateur" lançait Hugo Rollinger, appuyé dans ses dires par Marine Lorphelin. "Il y a une toute petite appréhension, on se lance dans l’inconnue, mais on a été un peu rassuré par le stage de cohésion et de survie qu’on a fait".
Engagée dans une traversée de sept jours, la flamme ne cessera pas de briller. En même temps, une autre torche qui est arrivée en Guyane en avion prendra le flambeau pour lancer le relais des Océans dès ce dimanche.