JO Paris 2024 : J-1 an, le Guyanais Dany Dann s’apprête à vivre " un rêve "

Paris ville lumière, Paris ville Olympique, Paris ville du breaking. Dans un an, le 26 juillet 2024, la capitale française deviendra l’espace de quelques semaines, l’épicentre du monde. Les Jeux Olympiques, cet évènement qui façonne une carrière, écrit des mythes, consacre des légendes ou renvoie certains à leurs espérances, est proche. Les sportifs sont dans la dernière ligne droite. Celle qui droit les conforter ou les pousser à se transcender pour atteindre le sommet de l’Olympe. Lui, les sommets, il les connait. Dany Dann de son vrai nom Danis Civil, est le premier français et Guyanais de l’histoire à se qualifier pour les épreuves de Breaking aux Jeux Olympiques, "je ne pensais pas faire tout ça, maintenant, c'est rentré dans l’histoire", déclare-t-il.

Apparu dans le programme des Jeux Olympiques de la jeunesse de Buenos Aires, en 2018, le breaking (style de danse développé aux États-Unis dans les années 1970) fait son entrée dans l’histoire des sports Olympiques lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Cette nouvelle épreuve Olympique, sera organisée sur la place de la Concorde en plein centre de Paris, au cœur d’un parc urbain temporaire les 9 et 10 aout 2024. En attendant ces deux journées qui changeront sans doute le cours de sa vie, le B-Boy (contraction de breaking-boy) Dany Dann se prépare activement "je n’ai pas le choix, j’ai validé mon ticket, j’ai un an pour me préparer. Je n’ai pas le droit à l’erreur", estime-t-il.Le Guyanais ne veut pas rater ce grand rendez-vous, lui qui déclarait encore en 2019 que les JO ce n’était pas pour lui.

dans le sport tout est possible. Avec mes résultats récents, mon envie a changé […] j’ai envie d’y aller avec les crocs, j’ai envie de représenter la France et la Guyane comme il le faut et surtout moi comme compétiteur, j'ai envie que la médaille reste en France 

Dit-il aujourd'hui

"Les JO j’essaie de ne pas trop les imaginer "

Infirmier dans un EHPAD à Perpignan, Dany Dann met de côté sa profession pour vivre de sa passion et intègre l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) afin de se tourner vers son objectif Olympique. Une ambition qu’il n’imaginait pas, quand il a débuté le breaking en 2003 avec son cousin Anthony à Saint-Laurent-du-Maroni au Nord-Ouest de la Guyane "Nous c’était vraiment underground. On ne pensait pas JO, ni même d’autres compétitions. […] et depuis l’arrivée de la discipline aux Jeux Olympiques, ça a ramené une nouvelle ère. Ce n’était pas un rêve, mais c’est devenu un objectif qui devient un rêve au fil et à mesure que ça approche", confesse le b-boy Guyanais.

À 365 jours du lever de rideau des Jeux Olympiques de Paris 2024, le rêve de Dany Dann arrive à grand pas. Mais le breakeur ne veut pas encore penser à ce qui se passera sur la place de la Concorde les 9 et 10 août 2024 pour s’éviter toute forme de pression, " les Jeux Olympiques, j'essaie de ne pas trop les imaginer, je ne veux pas me mettre trop de pression. J’ai regardé les Jeux Olympiques les années précédentes, et quand tu es derrière l’écran et quand tu les fais, c’est deux choses différentes, donc je n’ai pas d’image précise en tête. […] je sais juste que ça va être quelques choses d’historiques et grandiose ", pense-t-il.

Un an pour monter en puissance

Entré dans la dernière ligne droite de sa préparation, le B-Boy peaufine ses mouvements, mais axe aussi ses entraînements sur ses lacunes " je travaille beaucoup les fondamentaux du breaking, c’est-à-dire la musicalité, la prise de l’espace, l’originalité, mais aussi mon personnage. J’essaye aussi de travailler sur mes lacunes, il y a encore pleins de petites choses à travailler ", prévient Dany Dann.

Celui qui se décrit comme un breakeur "explosif ", vise une médaille d’or à Paris en 2024. Le Guyanais se donne les moyens pour atteindre ses objectifs. À L’INSEP, en plus de ses heures quotidiennes de danse, Dany Dann passe aussi plusieurs heures à la salle de sport "Ma discipline à ce niveau, on pousse pour être tout le temps à haut niveau, j’en fais tous les jours depuis 20 ans, maintenant, je pense que j’ai dépassé le niveau amateur et je pousse pour passer à l’excellence", avance-t-il.

Le Breaking dans une nouvelle ère

Avec l’entrée du breaking dans les programmes Olympiques, les danseurs ont une autre approche de leur discipline. Ils peuvent se consacrer pleinement à leur sport et atteindre des niveaux de performances exceptionnelles, à même de les pousser à exceller au JO. "C’est une très bonne chose que le breaking rentre aux Jeux Olympiques, ça le structure, elle rentre dans une nouvelle ère. Étant jeune, on ne pouvait pas se dire qu’on pouvait devenir athlète pro en faisant du breaking maintenant, c'est possible avec l’arrivée des Jeux Olympique de Paris 2024.", déclare Dany Dann.

En plus d’offrir de nouvelles perspectives au breakeur, financièrement l’entrée de la discipline dans le monde olympique est aussi une bonne chose " [Grâce aux Jeux Olympiques, NDLR] on a des contrats, des plans financiers, comme en athlétisme, on peut dire qu’on devient des athlètes de haut niveau ", détaille le Guyanais. À un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, Dany Dann est plus que jamais favori pour obtenir la première médaille de l’histoire de la France au Breaking.

Dany Dann s'est confié dans Bleu, blanc, sport, le programme où un champion d’hier rencontre et échange avec un champion de demain. L'épisode est à retrouver ici.