Journée de l’Océan : retour sur l'expédition aux Australes en Polynésie [REPORTAGE]

Vue de Tubuai, chef-lieu de l'archipel des Australes
Fin mars une expédition était organisée aux Australes pour promouvoir un projet de réserve marine. A bord d’une pirogue, les partisans de la réserve ont présenté leur projet baptisé localement Rahui Nui no Tuha’a Pae. La1ère a suivi ce périple et réalisé un reportage de 16 minutes. 
Pendant trois semaines, la pirogue Fa’afaite partie de Tahiti a sillonné les îles australes dans l’objectif de faire la promotion d’une grande réserve marine. A bord de la pirogue, les partisans de ce projet baptisée localement Rahui nui no Taha’a Pae sont allés à la rencontre de la population. Regardez ci-dessous le reportage de La1ère qui retrace ce périple (durée : 16 minutes) :


Zonage envisagé

Ce projet de réserve marine est soutenu localement par l’association Rahui nui ainsi que par l’ONG Pew qui dispose d’une antenne à Tahiti. Après des études ainsi que plusieurs réunions tenues sur place, un projet de zonage assez simple a été mis sur la table. En clair, La pêche serait autorisée aux populations des îles jusqu’à 40 kilomètres au large des côtes. Ensuite, entre 40 km et 370 km au large (limite de la ZEE-Zone économique exclusive), la pêche serait interdite. Ce qui permettrait aux stocks de poissons de se reconstituer.

Zonage envisagé pour la réserve marine des Australes


Générations futures

Pour les  associations environnementalistes ainsi que pour certains habitants des Australes, cette réserve permettrait de garantir aux populations locales d’avoir du poisson pour les générations futures. Ils sont nombreux à constater la baisse de la ressource.

Exploitation du thon

Par ailleurs, les données communiquées par les Nations unies, en particulier la FAO ne sont guère rassurantes. La plupart des espèces de thons sont pleinement exploitées, voir largement surexploitées en ce qui concerne le thon obèse. Or, le thon fait partie des poissons fréquemment consommés dans les îles australes.  

Délibération en 2014

En 2014, les maires des cinq îles avaient voté une délibération en faveur de la grande réserve marine des Australes. Depuis cette date, deux maires ont jeté l’éponge, ceux de Rurutu et de Rimatara tandis que les trois autres restent totalement favorables au projet.
 

Gouvernement de la Polynésie

Quant au gouvernement de la Polynésie dirigé par le président Edouard Fritch, il n’est pour l’instant pas favorable au projet de grande réserve marine des Australes. Il s’en explique dans le reportage ci-dessus ainsi que dans cet article à consulter en cliquant ici. Or en matière d'environnement, la décision revient au gouvenement de la Polynésie française et à lui seul. 
Réserves marines et changement climatique



Selon une étude internationale publiée dans la revue PNAS, les aires marines protégées bien gérées et durables peuvent aider les écosystèmes marins et les populations à résister et s’adapter à cinq impacts du changement climatique :
  1. acidification des océans,
  2. augmentation du niveau de la mer,
  3. intensifications des tempêtes,
  4. changement dans la distribution des espèces,
  5. baisse de la productivité des océans et de l’oxygène disponible.
Pour l’instant, les aires marines protégées couvrent moins de 4% de la surface des océans. Ces réserves sont conçues pour réparer la surexploitation sur les stocks de poissons, leurs habitats et protéger la biodiversité.

Cette étude a été coordonnée par le professeur Callum Roberts (Université d’York). Le Français Philippe Cury, un professeur de l’IRD (Institut de recherche pour le développement) y a participé.