Judo : après l'or olympique, la détresse de la Martiniquaise Emilie Andéol

La Martiniquaise Emilie Andéol, championne olympique (+78 kg) à Rio en 2016.
Championne Olympique à Rio en 2016, Emilie Andéol raconte dans un entretien au Parisien la difficulté de rebondir pour une judoka, après avoir atteint le toit du monde. La Martiniquaise, âgée de 32 ans et retraitée de sa discipline, est au chômage.
Elle a conquis la plus belle médaille de sa discipline en 2016 dans la catégorie des +78kg. À Rio, au Brésil, Emilie Andéol décroche le titre olympique. "Le plus beau jour de ma vie", confiera par la suite la sportive martiniquaise. 

Elle est la première française à avoir décroché l'or aux JO dans la catégorie la plus lourde du judo féminin. Également championne d’Europe et médaillée de bronze aux championnats du monde en 2014, Emilie Andéol parle aujourd’hui avec amertume et tristesse de sa situation de retraitée de sa discipline.
 

Le chômage et la galère

Actuellement à Tignes en Savoie, pour les Étoiles du Sport, Emilie Andéol s'est confiée sur sa situation, 18 mois après avoir mis un terme à sa carrière de judoka. Dans les colonnes du Parisien de ce 3 décembre, elle raconte une période de chômage et de galère. Depuis le titre, la route n'a pas été facile : "oui, je suis championne olympique et je suis au chômage, lâche-t-elle au quotidien. Au début, c'était difficile…"
 

Parfois, je regrette d'avoir été championne olympique, la chute aurait été moins dure. On idéalise trop un titre olympique. Je pensais tellement que ça changerait ma vie…
-- Émilie Andéol au Parisien

 

L'or olympique, "le graal"

C’était le 12 août 2016. Emilie Andéol remportait la plus belle médaille : l’or olympique. C’était lors de Jeux Olympique à Rio de Janeiro au Brésil. "Cette journée, c’est comme une date d’anniversaire, c’est gravé en moi", expliquait-elle en février dernier dans l'émission Couleur Sports de France Ô. Cette médaille, c'est "le graal" de sa carrière de judoka. 
 

J’étais très très heureuse de devenir championne olympique. C’est le plus beau jour de ma vie. Oui, pour l’instant, c’est le plus beau jour de ma vie!
-- Émilie Andéol à La 1ère en février 2019


"Ça a changé ma vie. Moi qui d’habitude passe un peu inaperçu, ça a changé ma vie mais à côté de ça, pas tant que ça, je n’ai pas eu de sponsor en plus. Niveau retombées pour moi personnellement, pas plus que ça. C’est le petit goût un peu déçu. C’est ce qu’on dit à chaque fois : tu vas voir, ce sera plus facile dans tout : mais en fait non !"
 

La retraite

Le 12 août 2018, deux ans jour pour jour après sa médaille olympique, la Martiniquaise annonce mettre un terme à sa carrière de judoka. Retraité à presque trente ans, elle entam alors une formation pour devenir entraîneur de haut-niveau. Quelques mois plus tard, elle lance également la "tournée Emilie Andéol" en collaboration avec la Fédération Française de Judo, destinée aux jeunes.  

Mais l'absence de nouveau sponsor après sa médaille olympique ne lui facilite pas la tâche de celle qui a commencé le judo à 5 ans, poussée par sa maman. "Elle voulait que je réponde un peu à mes frères qui me chahutaient!"

Jamais citée parmi les favorites, la Martiniquaise a gravi les marches une à une. Double championne d'Europe, elle a été médaillée de bronze aux Mondiaux 2014. Avec son gabarit d’1m 70 et 97 kg, elle a prouvé qu'elle était capable de battre des adversaires parfois plus lourdes de dizaines de kilos.