"The king is back !" Dans sa quête d'un fabuleux triplé olympique chez les lourds, Teddy Riner a encore marqué les esprits en remportant le Grand Chelem d'Antalya, prenant un ascendant sur le Japonais Tatsuru Saito, battu en finale à quatre mois de leur grand rendez-vous parisien.
Pas forcément spectaculaire, mais toujours méthodique, Riner a souffert en finale, deux fois pénalisé, mais a fini par marquer un point (waza-ari) pour s'imposer dans le temps réglementaire. En cinq combats, il n'est pas allé en prolongation.
S'il rencontre à nouveau le Japonais aux JO, par exemple en finale, le Guadeloupéen arrivera forcément avec un avantage psychologique. Il mène désormais 2-0 contre Saito après l'avoir déjà dominé en quart à Doha l'an dernier, avant d'arracher sa onzième couronne mondiale.
Le judoka de 34 ans était de retour à la compétition après son huitième sacre record au Grand Chelem de Paris, début février, pour une nouvelle étape de préparation vers l'objectif olympique le 2 août prochain à l'Arena Champ-de-Mars.
Après la ferveur de Bercy, rempli en février de milliers de spectateurs acquis à son champion, c'est quasiment dans l'indifférence du public local qu'il a continué sa marche en avant.
Depuis sa défaite contre le Russe Tamerlan Bashaev en quart de finale des JO de Tokyo en 2021, Riner n'a plus perdu : il a remporté les Grands Chelems de Budapest en 2022, de Paris en 2023 et 2024 en donc d'Antalya. Sans oublier son sacre mondial.
Tactique
Sur les bords de la Méditerranée, il a commencé par balayer le Bahreïni Azamat Chotchaev en 52 secondes. Spectaculaire. La suite de sa journée a ensuite été plus tactique. À une semaine de son 35ᵉ anniversaire, Riner a profité de son aura face à des adversaires toujours impressionnés, parfois paralysés devant sa stature et son palmarès incomparables.
Le Néerlandais de 27 ans Jur Spijkers, le Brésilien Rafael Silva, autre vestige à 36 ans de la "génération Riner", puis le jeune Allemand Erik Abramov ont coup sur coup subi sa loi, battus sur disqualification après trois pénalités (hansoku make).
En demie contre Abramov, 24 ans, au palmarès encore vierge au plus haut niveau mais qui venait de battre le Finlandais Martti Puumalainen, champion d'Europe 2023, Riner a fait chuter son adversaire, marquant un point (waza-ari), avant de gérer son avance.
Dans une salle beaucoup moins bondée que les plages voisines de la Riviera turque, Riner était venu pour "gagner, bien sûr", comme l'expliquait à l'AFP son entraîneur Franck Chambily cette semaine, mais surtout pour "voir où il en est sur la préparation".
Sous les yeux de sa famille, se ressourçant entre les combats avec sa fille dans les bras en salle d'échauffement, Riner a aussi gagné en Turquie de précieux points au ranking olympique.
Il grimpe provisoirement parmi les huit têtes de série, statut qui permet normalement d'éviter un tour préliminaire aux JO et d'avoir un tableau plus dégagé aux premiers combats.
Après un stage prévu au Japon du 21 avril au 4 mai, Riner ne s'interdit pas un ultime galop d'essai, au Grand Chelem du Kazakhstan (10-12 mai) ou aux Championnats du monde à Abou Dhabi (19-24 mai). En attendant, tous les voyants sont au vert pour le géant tricolore.