Judo : le grand Slam de Paris, une répétition géante avant les Jeux Olympiques

Six judokas ultramarins seront en lice lors de ce grand slam de Paris 2024. De gauche à droite, le Calédonien Alexis Mathieu, la Guadeloupéenne Sarah-Léonie Cysique. En bas à gauche, la Guadeloupéenne Fanny Estelle-Posvite, et son compatriote Teddy Riner.
La cinquantième édition du Grand Slam de Paris organisée du 2 au 4 février à Bercy fait office de répétition générale avant les Jeux Olympiques (prévus du 26 juillet au 11 août). À six mois de cet évènement planétaire, la cuvée 2024 s’annonce spéciale avec des judokas en quête de qualification, d’autres en préparation et certains revanchards.

Le compte à rebours pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 est lancé. Enclenché à la vitesse grand V depuis la fin du mois de novembre pour certains – avec l’annonce prématurée des sélectionnés par le CNOSF et la fédération française de judo – et pour les autres (ceux pas encore qualifiés), les minutes s’égrainent au compte-gouttes.

Le grand Slam de Paris organisé du 2 au 4 février – anciennement tournoi de Paris – va leur permettre de sortir de la morosité, et surtout de lutter contre le temps, qui ne fait que cristalliser leur attente. Quatre catégories n’ont pas encore désigné leur lauréat pour les JO (- 78 kg chez les femmes, - 73 kg, - 90 kg, -100 kg chez les hommes).

Fanny Estelle-Posvite à la conquête de Paris

La route sera longue et sinueuse, mais pas inatteignable pour un cœur vaillant. Et notamment pas pour Fanny Estelle-Posvite. Apparue en très grande forme dans les compétitions de fin d’année 2023, la Guadeloupéenne veut aller à Paris. Mais au rendez-vous de juillet 2024. Pour y arriver, elle met tout en œuvre et compte sur ce grand Slam. Quitte à en faire une obsession. "Cette année, il faut que je gagne [le grand Slam, NDLR]. J’ai mis les bouchées doubles, donc j’espère être au mieux de ma forme pour rester dans la course pour les JO." Jusqu’à ce jour, elle n’a jamais remporté ce tournoi.

Dans sa catégorie des -78 kilos, la Guadeloupéenne ne part pas favorite. Elle va devoir faire face à une forte adversité menée par Audrey Tcheuméo, vice-championne du monde en 2023 et Madeleine Malonga, vice-championne Olympique en 2021 à Tokyo. Mais au vu de sa forme affichée en fin d’année dernière, Fanny Estelle-Posvite pourrait avoir son mot à dire.

Guillaume Chaine, une dernière pour la route

Le Réunionnais Guillaume Chaine, champion Olympique à Tokyo en 2021 par équipe mixte, vise lui aussi une participation aux Jeux de Paris 2024. Dans sa catégorie des -73 kilos, la messe n’est pas encore dite, et il compte bien damer le pion à la nouvelle génération dans cette épreuve qu’il connaît bien. "Il ne faudra pas se mettre de pression supplémentaire, glisse-t-il. Il faudra se préparer comme les autres compétitions, mais c’est vrai que Bercy, c'est un moment magique pour tous les athlètes."

Le Réunionnais Guillaume Chaine, participera à son dernier grand Slam de Paris de sa carrière et espère décrocher sa qualification pour les JO de Paris.

Ce grand Slam peut s’avérer décisif dans sa catégorie où personne ne semble avoir pris le leadership à quelques mois des épreuves Olympiques. "Il faudra aller chercher une performance pour se qualifier pour les JO, on sera devant notre public, donc si on peut marquer les esprits, il vaut mieux le faire tout de suite." À 37 ans, il participera à son huitième et sans doute dernier tournoi de Paris. Mais il espère être encore sur les tatamis dans la ville lumière en juillet. 

En moins de 90 kilos, la problématique est la même pour le Calédonien Alexis Mathieu. Pas encore qualifié pour les Jeux, ce Grand Slam de Paris pourrait être le juge de paix de sa catégorie.

Le Grand Slam comme terrain de préparation

À six mois des Jeux Olympiques, beaucoup de judokas déjà assurés de participer à l’épreuve vont venir se tester sur ce grand Slam. À commencer par le patron de la discipline, le Guadeloupéen Teddy Riner. Absent des tatamis depuis son titre mondial en mai 2023 à Doha, il a décidé à la surprise générale de faire son grand retour dans ce tournoi de Paris. Tenant du titre, le triple champion olympique viendra peaufiner sa préparation en vue de son grand objectif d’or à la maison, lors des JO 2024. En cas de victoire dimanche, il pourrait dépasser la Guyanaise Lucie Decosse – 7 fois titrée au tournoi de Paris – et inscrire son nom un peu plus dans la légende, en devenant le premier judoka sacré huit fois.

La donne sera sensiblement la même pour la Guadeloupéenne Sarah-Léonie Cysique en -57 kg. Déjà qualifiée pour les JO, elle se servira de sa cinquième participation au PGS (Paris Grand Slam) pour monter en charge et rester concentrée sur ses objectifs à venir. "Les attentes ne sont pas les mêmes, c’est plus une compétition de préparation. Mais les médailles et l’expérience sont toujours bonnes à prendre", prévient-elle.

Enfin, la Réunionnaise Léa Fontaine sera aussi de la partie. Non-retenue pour les JO, elle espère bien figurer dans cette épreuve. "L’idée est d’être dans le même état d’esprit physique que lors du Grand Slam de Tokyo, [elle avait perdu en finale contre la japonaise Mao Arai, NDLR]". Chez les +78 kilos, elle sera face à une forte adversité menée par Romane Dicko.

La Martiniquaise Amandine Buchard, un temps annoncée présente, sera finalement absente, tout la comme la Wallisienne Julia Tolofua,