L’armateur CMA CGM annonce de nouvelles mesures pour soutenir le pouvoir d’achat Outre-mer

Navire de la CMA-CGM.
Après avoir accordé à ses clients distributeurs une baisse de 500 € par conteneur de 40 pieds pour la totalité des importations vers les Outre-mer, CMA CGM a décidé d’augmenter la réduction des taux de fret à 750 € pour faire face au contexte actuel d’inflation.

Alors que le gouvernement vient d’adopter ce vendredi 22 juillet le projet de loi sur le pouvoir d'achat, l’armateur français qui dessert plus de 420 ports dans le monde avec une flotte de 580 navires a décidé de renforcer son engagement pris le 30 juin pour soutenir les ménages français et l’économie française.

La réduction initialement prévue de 500 euros atteint désormais 750 € par conteneur 40 pieds pour l’ensemble des importations en France métropolitaine et en Outre-Mer. Cette mesure, d’abord réservée à 14 enseignes de la grande distribution, est étendue à l’ensemble de ses clients en France, grands groupes comme PME et TPE. Le groupe annonce également la mise en place d’une baisse de 100 € par conteneur 40 pieds pour toutes les exportations françaises. "Cette baisse permettra de soutenir la compétitivité des entreprises à l’export, tout particulièrement des TPE et PME qui font rayonner le savoir-faire de la France dans le monde", indique le communiqué du groupe CMA CGM. Ces mesures définies en concertation avec le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique entreront en vigueur le 1er août et représentent "des réductions jusqu’à 25% du taux de fret".

Contrepartie

Dans son communiqué, le groupe CMA précise qu’« il est essentiel que ces baisses soit répercutées sur les prix des produits destinés aux consommateurs finaux et que les services du ministère puissent s’en assurer ». Dans les Outre-Mer, l’État pourra contrôler les prix à la consommation des produits (produits alimentaires, hygiène corporelle, produits de nettoyage, petit équipement ménager) via le dispositif Bouclier Qualité/Prix (BQP).

Profit et concurrence

Lors de son audition devant les sénateurs le 19 juillet dernier, le président directeur général de CMA CGM s’est justifié sur les profits de son groupe qui a réalisé 18 milliards de dollars de bénéfice en 2021. Le succès de son groupe repose "sur un principe très fort, celui de l’investissement » a-t-il insisté. Dans une forme de mise au point sur l’idée de plus en répandu d’une taxe de profits sur les transporteurs et les groupes pétroliers, le PDG de l’armateur estime que « taxer les entreprises n’est pas solution" car, indique-t-il, "elle nous pénaliserait vis-à-vis de ses concurrents".

S’agissant des mesures de réduction par conteneur pour les importations, Rodolphe Saadé a rappelé que CMA CGM ne transporte qu’une marchandise sur trois destinées au marché français. "Aujourd’hui je suis à faire ce que je fais. Mes concurrents personne n’a bougé. Donc, j’entends le fait de dire que les tarifs sont trop élevés, mais il faut que vous regardiez ce que font nos concurrents", a-t-il indiqué.

Maersk se retire des Antilles

Ces nouvelles mesures du groupe CMA CGM interviennent alors que la compagnie maritime Maersk, numéro deux mondial, a annoncé dans un communiqué daté du 13 juillet dernier qu’elle allait mettre un terme à ses rotations entre l’Hexagone et les Antilles. La compagnie danoise a néanmoins indiqué à ses partenaires antillais que ses engagements commerciaux seront tenus jusqu’au bout, tout en précisant qu’elle sera aux côtés des professionnels pour les accompagner. Cette décision pourrait-être liée à la baisse des tarifs de fret de CMA CGM. Sollicité par la1ère, la compagnie n’a pas, pour le moment, donné suite.