L'athlète martiniquaise Stella Akakpo lance le média féminin digital "We are Greaat"

L'athlète martiniquaise Stella Akakpo est très occupée en ce début d'année. Elle vient notamment de lancer un média féminin digital. Son nom ? We are greaat !
À 28 ans, Stella Akakpo a déjà tout d'une grande. La Martiniquaise poursuit deux passions : l'athlétisme et l'envie de changer les codes. Stella s'exprime donc sur la piste tout en donnant la parole aux femmes. À toutes les femmes. Via "We are Greaat", le média digital qu'elle vient de créer.

On aurait pu s'attendre à la découvrir avec des valises sous les yeux. Ressentir chez elle, une fatigue générale. Un surmenage menaçant. Rien de tout cela. Stella Akakpo demeure rayonnante. Sourire enjoué. Pourtant, la Martiniquaise est sur trois fronts en même temps : sa carrière de sprinteuse de haut niveau à l'INSEP, une dernière année de Master en communication marketing et son contrat de travail en alternance au sein de l'école Studi. "Attention, n'oubliez pas que le 28 février dernier, le jour de mes 28 ans, j'ai aussi lancé We are Greaat !"  

Pas le temps de s'ennuyer. Un agenda de ministre. Mais sans portefeuille conséquent, ni voiture de fonction. Aucune panique cependant. Stella dispose d'un truc. "J'ai soixante minutes de bus pour rejoindre l'INSEP. Cela m'offre ainsi deux heures, chaque jour pour travailler spécifiquement sur We are Greaat. Lorsque j'arrive chez moi, je me consacre ensuite à mon Master et à mon contrat en alternance. Donc, ça va. C'est chargé, mais ça va."

L'athlète martiniquaise Stella Akapko devant le logo de son tout nouveau média féminin digital "We are greaat".

 

Un projet qui mûrit depuis 2 ans

En mai 2020, horrifiée par le meurtre de George Floyd, cet afro-américain asphyxié par un policier blanc, Stella Akakpo décide d'agir. De réagir. En une semaine, la Martiniquaise lance la première opération "We are great". Dans une galerie d'art parisienne, elle réunit des femmes noires pour parler sexisme et discrimination. L'événement est un succès. Sauf que la situation sanitaire complique les choses. "Le Covid m'a coupé dans mon élan. Ceci étant, j'ai pu ainsi mûrir mon projet. Puis de réaliser ce que je voulais vraiment : monter une plateforme qui représente toutes les femmes."  

Entre-temps, des établissements scolaires la contactent pour qu'elle vienne parler, échanger avec les jeunes. "Celui qui a tout déclenché, est un professeur de sport dans un collège d'Aubervilliers. Je me suis retrouvée à débattre sur le sexisme, la violence, le harcèlement… Un moment très fort. Les élèves se sont révélés géniaux. Certains ont continué à discuter vingt minutes après la sonnerie." Stella tient alors son idée, son concept. "Dans ce rôle, je me sens hyper bien, épanouie." Elle doit juste s'entourer de gens passionnés. Comme elle.

Une petite partie de l'équipe de We are Greaat. Debout à gauche : Priscillia Kehou. Assise à gauche : Elyse Lopez. Au centre : Stella Akakpo. Assise à droite : Soica Cupit. Debout à droite : Doriane Cabaret.

Elle est greaat !

Sans argent mais avec un but précis, Stella contacte, recrute, constitue une équipe. "Nous sommes tous bénévoles pour l'instant." Des vidéastes, une communicante, une psychologue, une sexologue… L'éventail des talents est large. La page Instagram de "We are greaat" naît. Reste à la nourrir. "Un week-end par mois, nous partons en tournage à la rencontre de cinq ou six femmes. Avec des thématiques aussi variées que la dépression, les violences conjugales, la grossophobie…"  

La partie digitale est en place. "Nous avons déjà plus de 1 300 abonnés. Pratiquement sans la moindre publicité." La fin progressive de la pandémie a également permis l'organisation d'un nouveau week-end "We are greaat". Retour du fameux présentiel. 9 et 10 avril 2022. Espace Voltaire à Paris. Expo, concert, yoga et beaucoup, beaucoup d'échanges. "Je suis très heureuse d'avoir pu organiser des tables rondes sur des sujets comme le développement personnel, l'endométriose ou l'amour et les femmes. Et je tiens à dire que pour moi, le féminisme inclut aussi les hommes. Notre démarche n'exclut personne."

 

Objectif Paris 2024

Cette nouvelle aventure digitale de Stella a eu pour effet de relancer Akakpo, l'athlète. "Je crois que j'avais perdu l'insouciance de ma jeunesse. Ce media m'a permis de grandir en tant que femme. J'arrive désormais plus motivée à l'entraînement." Un entraînement avec son coach de toujours, Olivier Vallaeys après un break de trois années. "Quand je l'ai quitté, je faisais un petit burn-out de l'INSEP. De mes 18 à mes 25 ans, j'ai tout connu avec lui. Aussi, quand je l'ai rappelé l'été dernier, repartir ensemble sonnait comme une évidence."  

La sprinteuse martiniquaise se donne encore trois ans sur les pistes. Histoire de finir en beauté aux JO de Paris 2024. Pour l'instant, Stella est en phase de reconstruction. "J'ai eu pas mal de blessures, ces dernières années. Avec Olivier, on a dû tout déconstruire pendant l'hiver. Je dois m'adapter à la personne que je suis aujourd'hui. 2022 est une année de transition." Une transition dans l'optique de 2024. Mais pas sans objectif non plus. "Ah ça, certainement pas ! J'ai été gênée ces dernières semaines par une aponévrosite plantaire. Mais si je parle de transition pour 2022, cela ne veut pas dire que je fais une croix sur les prochains championnats du Monde ou d'Europe. Loin de là. J'ai besoin d'être stimulée émotionnellement."

Greaat, un jour. Greaat, toujours !

L'été dernier, l'athlète martiniquaise Stella Akakpo a retrouvé son entraîneur de toujours, Olivier Vallaeys avec un objectif précis : briller jusqu'à Paris 2024.