L'auteur présumé de l'incendie mortel de Courchevel en 2019 arrêté en Espagne

Un homme de 26 ans, suspecté d'être l'auteur de l'incendie d'un hôtel de Courchevel le 20 janvier 2019, dans lequel une Mahoraise et un Comorien ont perdu la vie, a été arrêté en Espagne. Il était en cavale depuis deux ans.

Après deux ans de cavale, l'auteur présumé de l'incendie de Courchevel a été arrêté à Malaga, en Espagne, mercredi 25 janvier. Trois ans presque jour pour jour en arrière, deux personnes avaient perdu la vie dans cet incendie, survenu le 20 janvier 2019 dans un hôtel de la station de ski. Il s'agissait d'une Mahoraise de 32 ans et d'un Comorien de 50 ans, tous deux employés saisonniers de l'établissement. 

Quelques mois après l'incendie, un homme de 22 ans avait été mis en examen, avec mandat de dépôt, pour "destruction par incendie ayant entraîné la mort""destruction par incendie ayant entraîné une interruption temporaire de travail supérieure à huit jours" et "détention d'arme". Immédiatement placé en détention provisoire à Perpignan, il avait été libéré par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Chambéry début avril 2021, du fait d'un vice de procédure. Placé sous contrôle judiciaire strict, il avait interdiction de quitter le département de l'Hérault où il résidait, et s'était vu confisquer son passeport, rappellent nos confrères de France 3 Occitanie, mais avait pris la fuite et était depuis en cavale. 

Deux mobiles envisagés

L'homme de nationalité algérienne était déjà connu des services de police pour des affaires de trafic de drogue. L'une des pistes envisagées par les enquêteurs sur les causes de cet incendie volontaire serait d'ailleurs liée aux stupéfiants. Ce soir du 20 janvier 2019, le suspect aurait mis le feu à un l'un des logements pour tenter d'en déloger deux revendeurs, avec qui une bagarre aurait éclaté le soir-même au sujet d'une dette. Il aurait ensuite pris la fuite devant l'ampleur de l'incendie. 

Autre mobile envisagé : celui du dépit amoureux. Éconduit par son ex-petite amie, une saisonnière qui résidait dans l'immeuble, le suspect aurait mis le feu au bâtiment après avoir tenté, en vain, de se réconcilier avec elle.

Le propriétaire également poursuivi

Au-delà de l'implication du suspect dans le départ du feu, la salubrité de l'immeuble est également remise en question. Un temps fermé par la mairie de Courchevel, ce bâtiment des années 50 n'était pas aux normes, selon le rapport d'enquête sur l'incendie, qui avait souligné de graves manquements à la sécurité.

Le propriétaire de l'établissement a été mis en examen fin 2021 pour "homicide involontaire", "blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail de plus de trois mois", "blessures involontaires ayant entraîné une ITT n'excédant pas trois mois" et "infraction aux dispositions du plan local d'urbanisme". Il avait aussi été placé sous le statut de témoin assisté pour "non-respect des règles d'entretien et de sécurité des bâtiments d'habitation", et "hébergement de travailleurs dans un local non conforme", précise l'AFP. 

En plus des deux saisonniers décédés, une vingtaine de personnes a été blessée dans l'incendie, dont certains grièvement. Concernant l'homme arrêté à Malaga, "la procédure de remise [aux autorités françaises] sur mandat d'arrêt européen est en cours", a indiqué à l'AFP le procureur de Chambéry, Pierre-Yves Michau.