À l’Assemblée nationale, ce mardi, Jean-Victor Castor (NUPES) a déploré que les annonces faites par le gouvernement à Cayenne à l'issue des Assises de la sécurité soient "essentiellement axées sur le trafic de drogue". Pour le député, le problème de l’insécurité en Guyane est beaucoup plus vaste. Il y a aussi "l’orpaillage illégal, le pillage des ressources halieutiques, le trafic d’armes, la prostitution, l’habitat insalubre, la non-surveillance des frontières…", insiste-t-il. "Avec des milliers d’enfants non scolarisés, 53% de la population sous le seuil de pauvreté. (…) On ne propose à la jeunesse que trafic, prison ou exode', ajoute-t-il. Par ailleurs, Jean-Victor Castor a demandé la restitution des terres qui appartiennent en grande majorité à l’État.
Le processus de Fort-de-France
Jean-Francois Carenco, le ministre des Outre-mer a répondu à la place de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur qui s’était rendu à Cayenne avec les ministres des Comptes publics Gabriel Attal et de la Justice Eric Dupond-Moretti le 30 septembre dernier.
"L’effort qui est fait en Guyane est gigantesque en matière de sécurité, pas seulement à l’aéroport de Cayenne, mais partout", a-t-il déclaré. Le ministre des Outre-mer a ajouté que le président de la Région Guyane se rendrait le 18 ou le 19 octobre pour lancer avec le ministre de l’Intérieur et lui-même le processus issu de l’appel de Fort-de France. À la fin de sa réponse, Jean-François Carenco s’est emmêlé les pinceaux, appelant le député Jean-Victor Castor, monsieur Melchior.
Sur fond de grande pauvreté, la Guyane détient le record du plus grand nombre d'homicides par habitant en France, malgré une présence policière massive. Depuis le début de l'année, 30 ont déjà été recensés. Lors des Assises de la sécurité à Cayenne à partir du 30 septembre, le gouvernement a annoncé l'envoi de renforts policiers et douaniers, l'installation d'un scanner à conteneurs dans le port de Cayenne et d'un scanner à bagages pour l'aéroport. Côté justice, Eric Dupond-Moretti a annoncé l'arrivée dès janvier 2023 d'une "brigade soutien d'urgence" expérimentale, dotée de 7 magistrats et trois greffiers, afin de soulager les services de justice locaux, qui croulent sous les procédures.
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