"À la fin des fins, les soignants en Guadeloupe devront être protégés contre le Covid-19 pour protéger leurs patients." Mardi après-midi, à l'Assemblée nationale, le ministre de la Santé Olivier Véran s'est montré inflexible face à la pression des soignants opposés à la vaccination obligatoire en Guadeloupe et en Martinique, qui étaient encore dans la rue lundi.
Le ministre était interpellé par Justine Benin, députée de la Guadeloupe, qui s'inquiétait de la défiance des Guadeloupéens envers le vaccin, alors même que les personnels soignants devront être vaccinés contre le Covid-19 s'ils veulent continuer à exercer leur métier. "30 à 40 % du personnel soignant est vacciné", a souligné la parlementaire du MoDem. "Cette réalité-là n'est pas viable pour assurer la continuité des soins. D'autant plus que les remplacements ne sont pas possibles, faute de remplaçants vaccinés", a-t-elle avancé.
"Sur l'ensemble du territoire de la Guadeloupe je vois chaque jour la peur, l'angoisse, les tensions, face à l'obligation vaccinale ", déplore @Justine_BENIN. "Comment accompagner cette situation dans une souplesse de gestion pour éviter le chaos, à l'exemple de la Guyane ?" #QAG pic.twitter.com/lRPllzpXQd
— LCP (@LCP) October 19, 2021
Report de l'obligation vaccinale à la fin de la 4e vague
Olivier Véran s'est félicité de l'efficacité de la loi adoptée par le Parlement cet été et qui a su "convaincre" médecins, infirmières et soignants de se faire vacciner sur "presque tout le territoire de la République". Mais pas partout.
Plusieurs territoires, notamment ultramarins, font face à une vague épidémique extrêmement violente, du fait d'une couverture vaccinale insuffisante de la population générale. Les soignants doivent s'occuper de nombreux malades pour sauver des vies, et en même temps ces soignants eux-mêmes sont trop nombreux à ne pas franchir le cap de la vaccination.
Le risque est qu'un trop grand nombre de soignants soient dans l'incapacité de travailler si la loi est appliquée de manière stricte. "Comment accompagner cette situation dans une souplesse de gestion pour éviter le chaos à l'exemple de la Guyane ?", a questionné Justine Benin.
Le ministre a concédé que le faible taux de vaccination parmi les professionnels de santé ne doit pas mettre en péril la continuité des soins pour la population des îles antillaises. "J'ai donc demandé à ce que cette obligation vaccinale soit appliquée en Guadeloupe [et en Martinique] comme sur tout le territoire de la République, avec discernement, avec progressivité, à mesure que la pression sanitaire diminue".
Olivier Véran avait d'ailleurs affirmé au mois d'août que l'obligation vaccinale pour les soignants n'entrerait en vigueur qu'une fois la 4e vague terminée.