« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage », écrivait le poète Joachim du Bellay. Heureux qui comme les Lamazou père et fille ont sillonné les archipels de la Polynésie française à la rencontre de ceux qui la font et qui la vivent.
À l’invitation de son ancien navigateur de père qui s’y est installé il y a quelques temps à la faveur des confinements dus à la crise sanitaire, Zoé Lamazou est donc revenue vers ces archipels et ces îles, trente ans après y avoir résidé quelques années dans sa petite enfance.
L’idée ? Réaliser ensemble père et fille, artiste et documentariste, un projet d’une belle envergure : dresser un portrait sensible, réfléchi et sincère de la Polynésie. Avec en ligne de mire, dévoile Zoé Lamazou dans l'Oreille est hardie, l’envie d’en sortir un objet hybride : mi-livre d’art, mi-documentaire.
Un travail « Titouanesque »
La partie artistique s’incarnant dans les dizaines et les dizaines de toiles et de dessins signés Titouan Lamazou, dans la lignée de ses livres précédents où son trait désormais reconnaissable entre mille aime à esquisser et dresser les portraits des lieux, des gens qui s’attardent sous son regard.
Dans ce livre, il y a presque 20 ans d’amour pour la terre polynésienne qui s’expriment au travers des tableaux de Titouan Lamazou superbement reproduits. Quelques travaux plus anciens se mêlent aux esquisses plus récentes réalisées au cours de ce voyage pour ce nouveau projet.
Le recueil de la parole selon Zoé Lamazou
De son côté, journaliste de formation devenue réalisatrice et documentariste et donc rompue à l’exercice de l’échange pour entendre et comprendre, Zoé Lamazou a multiplié les entretiens avec ces hommes et femmes qui ont accepté sans tabou (ou presque) de raconter cette Polynésie d’hier et d’aujourd’hui : entre contes, légendes et âpres vérités ; entre traditions et modernité ; entre mémoire et oubli ; entre ici et là-bas… Plus précisément, dans cette partie qu’elle signe, Zoé a surtout voulu que l’on entende directement les Polynésiens, presque sans filtre. Plus jeunes et plus vieux, intellectuels et artisans, hommes et femmes… Leurs paroles sont ainsi fidèlement retranscrites au long des cinq chapitres (l'invisible, la mémoire, la bombe, retour aux îles, l'île-monde) qui composent cette seconde partie de l’ouvrage.
Zoé Lamazou revient ainsi sur la façon dont elle et Titouan Lamazou ont travaillé sur place : le voyage, les rencontres, les émotions… Et comment tout s’est construit, par la suite, en atelier : les choix à faire, la structuration des chapitres… Zoé Lamazou raconte tout, dans ce numéro de l’Oreille est hardie, à retrouver et à écouter ICI
Et nous reparlerons plus en détails de ce livre « Escales en Polynésie » de Titouan et Zoé Lamazou, à l'occasion de sa parution le 1er octobre, aux éditions Au vent des îles.