Elle pensait arrêter la natation à haut niveau en participant aux championnats de France élite à Chartres en juin dernier. Puis retourner en Nouvelle-Calédonie avec comme projet en tête de commencer un master en management en Australie. Finalement, elle ne décollera jamais pour le Caillou et se retrouve, un peu par hasard, à côtoyer le plus haut niveau de sa discipline, avec un nouveau challenge.
C’est Michel Chrétien, entraineur à l’Insep (L'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) qui la repère à Chartres : “Emma n’avait pas d’encadrement pour les championnats de France. Elle m’a sollicité pour la suivre pendant cette compétition et en discutant sur ses projets futurs… C’était assez flou en ce qui concerne la natation. Je lui ai proposé de nous rejoindre à l’Insep, de faire un essai pour éventuellement participer aux championnats du monde et Jeux Olympiques de Paris 2024. Alors notre histoire entraineur - entrainé a débuté en septembre 2021.”
Objectif Paris 2024
Aujourd’hui, du réveil au coucher, Emma enchaîne les longueurs. Classée 7e aux championnats de France 2021, elle monte sur la 1ere marche du podium un an plus tard, lors de l’édition 2022, et devient la meilleure française du 100m dos. Adopter cette cadence intensive n’a pas été trop compliqué pour la jeune femme : “Je pensais prendre plus de temps à m’habituer au rythme. J’étais vraiment très motivée quand je suis arrivée à l’Insep. Au bout de deux semaines, un mois, j’étais dedans. Heureusement que j’ai décidé de faire une pause pour mes études sinon cela aurait été un peu beaucoup.”
Cette adaptation a aussi été facilitée par le cadre qu’offre l’Insep aux athlètes : “C’est l’endroit parfait que j’ai trouvé en France pour m’améliorer au niveau de mes performances. Cela est possible grâce aux infrastructures, des entraineurs à haut niveau qui nous poussent tous les jours et un groupe qui a déjà performé au niveau international. Je suis interne donc tout est à portée de main. C’est très pratique.”
En sept mois, les résultats sont là. Une double qualification aux championnats du monde et d’Europe obtenue grâce à ses performances aux championnats de France à Limoges en avril dernier. Pour son entraineur : “C’est une jeune nageuse prometteuse. Elle est très communicative, avec un fond très gentil mais déterminée. Elle a de l’ambition maintenant. Je la mets sur le 200 mètres. Je pense que c’est une sportive qui a beaucoup d’endurance et c’est une jeune fille très attachante. Elle transforme extrêmement vite ce qu’on lui dit en dehors des bassins dans l’eau.” Objectifs pour les échéances estivales : “Aux championnats du monde, Emma peut être parmi les potentielles demi-finalistes. Si elle reste sur cette dynamique à Paris.”
Retour prometteur pour Emma Terebo, elle qui a failli tourner le dos à la natation. Sa famille, qu’elle n’a pas vu depuis deux ans, viendra la soutenir à Rome, pour les Mondiaux, du 11 au 21 août