La Guyane, Mayotte et La Réunion parmi les territoires prioritaires pour la construction de nouveaux logements

L'entrée principale du quartier Soula à Macouria
Le gouvernement a retenu 22 "territoires engagés pour le Logement" qui s'engageront à faire sortir de terre, d'ici à trois ans, environ 1.500 logements chacun. Trois départements d'Outre-mer ont été sélectionnés pour faire partie du dispositif : la Guyane, Mayotte et La Réunion.

Le Premier ministre Gabriel Attal a assuré mercredi vouloir "aller chercher tous les logements possibles avec les dents", avec l'objectif que le "choc d'offre" annoncé par l'exécutif produise "des résultats tangibles dans les trois ans qui viennent".

"J'ai décrété l'urgence pour le logement en France (...). On va se battre centimètre par centimètre, mètre carré par mètre carré, pour aller chercher du logement pour les Français. On va aller chercher tous les logements possibles avec les dents", a déclaré le chef du gouvernement lors d'une visite de chantier à Villejuif (Val-de-Marne).

"L'objectif, c'est de garantir des résultats concrets, tangibles dans les trois ans qui viennent", a poursuivi le chef du gouvernement, accompagné du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu et du nouveau ministre délégué au Logement Guillaume Kasbarian.

Des aides pour Macouria, Dembéni et trois communes réunionnaises

Le gouvernement a retenu 22 "territoires engagés pour le Logement" qui s'engageront à faire sortir de terre, d'ici à trois ans, environ 1.500 logements chacun, soit 30.000 en tout. Trois départements d'Outre-mer ont été sélectionnés pour faire partie du dispositif. En Guyane, les fonds publics aideront à la construction de 2.000 logements à Macouria selon la ministre déléguée chargée des Outre-mer. À Mayotte, le projet d’aménagement de Tsararano-Dembéni, près de l'université, profitera de ces aides (2.500 logements). Enfin, à La Réunion, 3.000 logements dans trois communes seront construits : à La Possession, au Port et à Saint-Paul.

"22 premiers territoires dans lesquels on va mettre de l'argent public pour équilibrer un certain nombre d'opérations, qui sinon n'auraient pas pu sortir de terre à court terme, et dans lesquelles on va simplifier drastiquement les procédures", a expliqué M. Attal.

"C'est une démarche que l'on ne peut que saluer, mais qui n'est pas à la hauteur des besoins de logements", a réagi auprès de l'AFP Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier. "L'urgence pour le logement ne consiste pas à créer 30.000 logements en trois ans dans 22 territoires. (...) C'est une goutte d'eau par rapport aux besoins qui sont exprimés et qui sont à satisfaire", a-t-il affirmé.

Pour faciliter la construction, le Premier ministre a par ailleurs évoqué la "surélévation, notamment en ville". "On va continuer à construire notamment en surélevant un certain nombre de bâtiments", a-t-il dit.

Doubler la production de logements locatifs intermédiaires

Le chef du gouvernement a également évoqué la "maison individuelle", qui fait "partie du rêve français". Or, "souvent, autour des pavillons, il reste de la place dont on ne sait parfois pas quoi faire". "On va considérablement simplifier les procédures pour ceux qui le souhaitent, pour qu'ils puissent faire construire un logement supplémentaire sur leur terrain", a-t-il prôné.

Parmi les autres mesures esquissées, la facilitation de la transformation de bureaux en logement via des simplifications procédurales pour les maires, ainsi que "la création de permis de construire réversibles", pouvant passer d'un immeuble de bureaux à un immeuble de logements.

M. Attal souhaite également le doublement de la production de logements locatifs intermédiaires, proposés à des tarifs réglementés, mais plus élevés qu'en logement social, "dans les années qui viennent d'ici la fin du quinquennat". Un objectif déjà évoqué par Elisabeth Borne en novembre.

"Et puis il y a un enjeu évidemment sur la demande, c'est notamment tout le travail mené avec les banques pour faciliter l'accès au crédit", a ajouté M. Attal.