La maraude solidaire de bénévoles antillais à Paris

Les bénévoles de l'association Bibi world en maraude Porte de la Villette
À Paris, la solidarité s’organise pendant cette période de fêtes et de froid. Plusieurs bénévoles originaires des Antilles se sont retrouvés mardi soir Porte de la Villette pour une maraude auprès de personnes en situation de grande précarité.

Juste derrière la sortie du périphérique Porte de la Villette à Paris, entre les bruits des klaxons et dans un vent glacial, une petite troupe de bénévoles s'active ce mardi 27 décembre. En quelques minutes, tous installent leurs planches et tréteaux avant d'y poser des sacs remplis de vivres et de vêtements.

Le Guadeloupéen Bibi, entrepreneur dans l'évènementiel et militant associatif est à la manœuvre. Grosse doudoune sur le dos, c'est lui qui va prévenir les résidents de l'hôtel social tout proche de leur présence. Des femmes seules, des jeunes et des familles avec enfants en situation de grande précarité ont trouvé refuge ici, évitant, au moins pour un temps, de dormir à la rue.

Tendre la main pendant les fêtes

"Je pense qu'on a tous passé des fêtes sympas, on a envie de transmettre un petit peu", lance le fondateur de l'association Bibi world dans un grand sourire. Pour organiser cette maraude, il a fait appel il y a quelques semaines à des bénévoles, des amis pour la plupart originaires comme lui de la ville du Gosier. Ils ont récolté des vêtements et des jouets dans leurs penderies ou chez des connaissances. "On a comme politique de presque tout sortir de notre poche avant de solliciter des sponsors. Chacun amène ce qu'il peut", confie le militant tout en réorganisant les packs de jus de fruits sur la table. 

"Il y a une soupe aux légumes avec du blanc de volaille, des madeleines, des sandwichs", énumère Gabin, devant une énorme marmite fumante. "Ce n'est pas parce qu'on est bien, qu'un jour ou l'autre on ne peut pas se retrouver dans cette situation de précarité. Autant donner un coup de pouce", ajoute celui qui prépare de grands plats lors de chaque maraude. 

Vague de froid dans l'Hexagone

Après avoir échangé quelques mots avec un groupe de femmes venues récupérer des vêtements et des jouets pour leurs enfants, les bénévoles partent s'installer quelques mètres plus loin, près d'un refuge pour personnes sans abri. "Ici, il y a des distributions quotidiennes de nourriture donc on essaye d'offrir quelque chose en plus", explique Bibi en montrant les dizaines de petites boites en carton siglées "Joyeuses fêtes" contenant des friandises et du chocolat. 

Louis Solvar de l'association RUDN (à g.) est venu prêter main-forte aux bénévoles de l'association Bibi world dont Jacky

"Regardez comme ça part vite, la table était remplie et maintenant c'est presque vide", constate alors Louis en s'approchant du stand, écharpe bien nouée autour du coup. Déjà engagé au sein de l'association RUDN, le Guadeloupéen n'a pas hésité à rouler depuis le Val d'Oise pour se joindre à la maraude. "Ils nous ont aidé lors de notre dernière opération organisée à quelques mètres d'ici alors ce soir on leur donne un coup de main" explique Louis qui n'oublie pas la récente vague de froid ayant frappé l'Hexagone et rappelle les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles se sont retrouvées les personnes à la rue.

Aider les Antillais en situation de précarité 

Tout au long de l'année, il tend d'ailleurs la main aux Antillais en situation de détresse à Paris, en région parisienne et au-delà. L'association RUDN ambitionne d'aider ces personnes à rentrer dans leur département d'origine si elles le souhaitent. Pour cela, ses membres s'appuient sur des relais aux Antilles et en Guyane et entendent bien démarcher des partenaires et lancer une récolte de dons l'année prochaine. En attendant, c'est dans l'Hexagone que ces bénévoles agissent. "C'est un peu l'esprit de notre petite ile natale" souligne Bibi, l'œil rieur et bientôt prêt à remballer. 

En un peu moins de deux heures, quasiment tous les vivres et tous les vêtements ont été distribués. Avant de se quitter, les bénévoles se régalent d'un dernier bol de la soupe de Gabin. Ils et elles seront de retour l'année prochaine pour une nouvelle maraude avant d'autres projets associatifs.