La Réunion et la Guadeloupe tentent de se faire connaitre au Salon du Livre jeunesse

Isabelle Kichenin au salon du Livre et de la presse jeunesse
Du 30 novembre au 5 décembre se déroule le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis. Deux stands sont réservés aux artistes ultramarins : une association réunionnaise ainsi qu’une maison d’édition guadeloupéenne. Objectif : gagner en visibilité, vis-à-vis des lecteurs comme des professionnels.

Beaucoup de talent, trop peu d’exposition. C’est la problématique à laquelle sont confrontés les auteurs, illustrateurs ou éditeurs ultramarins présents au Salon du livre et de la presse jeunesse. Du 30 novembre au 5 décembre, la communauté littéraire se réunit à Montreuil afin de rencontrer, partager et discuter avec ses lecteurs. La Réunion des Livres, une association regroupant les métiers du livre à La Réunion et dans l’Océan indien, ainsi que la maison d’édition guadeloupéenne Nèg Mawon, portent haut et fier les couleurs ultramarines dans l’Hexagone.

Le salon aux mille cultures 

Pour sa première fois au salon jeunesse, Isabelle Kichenin, autrice réunionnaise de Super Fernand, se réjouit de l’ambiance "c’est très émouvant de voir mes textes voyager, enjamber l’océan et trouver leur lectorat ici (dans l’Hexagone, ndlr)".

Dans son premier livre jeunesse, l’autrice réunionnaise traite les questions de l’amitié, du harcèlement scolaire et de la solitude. Isabelle Kichenin considère comme essentielle la littérature dans la construction sociale d’un individu, c’est la raison pour laquelle elle a décidé de se tourner vers un public plus jeune avec Super Fernand, à l’instar de son précédent ouvrage Karma, davantage destiné aux jeunes adultes.

Interrogée sur la place des auteurs ultramarins hors de leurs territoires d'origine, Isabelle rejoint ses confrères sur le manque de visibilité. Pour elle, "pour être diffusé, il faut être publié par un éditeur hexagonal". Un constat que partage Angélique Cadet, autrice réunionnaise de Mission Mermaid, présente au salon à l’occasion du second tome de son roman : "il nous faut une plus grande visibilité en métropole ainsi qu’une plus grande diffusion au niveau des libraires". Lauréate du prix culture, sportif et artistique du Concours National des Groupements de Créateur, la romancière voit grand et construit son avenir autour d'un troisième tome, elle rêve même en riant d'une éventuelle adaptation en série "pourquoi pas sur Netflix, Amazon ou Disney".

Un salon, plusieurs objectifs

Pour la maison d'édition guadeloupéenne Neg Mawon, l’objectif est un peu différent. Les salons sont utiles afin de présenter les artistes au public mais aussi pour donner envie aux personnes du métier de s’intéresser à d’autres éditeurs et de s’ouvrir à des auteurs en pleine ascension : "c’est vraiment un salon professionnel, on espère faire grandir la visibilité de nos artistes". De plus, l'éditeur guadeloupéen insiste sur la nécessité de se rendre régulièrement dans les salons hexagonaux.

Des salons qui restent l'occasion pour les jeunes auteurs de faire des rencontres et d'échanger sur leur métier. Pour les uns, c'est aussi un moyen de saisir les opportunités potentielles, pour les autres, au moins, d'échanger sur leur passion pour la littérature jeunesse.