#1 L’hibiscus
Laurence Joseph a mis longtemps à se l'avouer, mais elle a très tôt rêvé de devenir comédienne. C'est seulement à 24 ans qu'elle a enfin pu vivre son rêve. À l'époque, elle se disait que c'était trop tard. Mais dans la vie, rien n'est jamais trop tard !
Elle était plutôt sage la petite Laurence Joseph à l’école, voire même "scolaire". À l’adolescence, elle a commencé à bavarder, à répondre aux professeurs. Un grand classique. Pour canaliser cette énergie, elle a trouvé un remède radical : le théâtre. En quatrième au collège, grâce à un professeur motivé, elle a écrit une pièce de théâtre et s’est vue confiée le premier rôle. C’était "très drôle", se souvient-elle dans #MaParole. "Tout le collège s’était marré". Le déclic. Laurence Joseph avait bien envie de poursuivre l’aventure, mais sa mère ne voyait pas forcément cette vocation précoce d’un bon œil. Alors elle a poursuivi les études, et pour faire plaisir à sa mère, elle s’est inscrite à l’Université à Montpellier. Elle a choisi une discipline, la psychologie, qui lui a beaucoup rendu service par la suite. "J’ai compris beaucoup de choses sur moi-même, sur nous, les Antillais et la place de la femme", explique-t-elle dans #MaParole.
À Basse-Terre, sa ville de cœur, où elle a fait toute sa scolarité, elle aimait comme son frère retrouver le groupe Voukoum et partager avec eux la préparation du carnaval. Son frère était beaucoup plus assidu qu'elle aux réunions, mais elle a quand même participé à l’élection de la miss carnaval et a été sacrée première dauphine. Une fois à Montpellier, Laurence Joseph s’est investie dans une association d’étudiants antillais. Idéal pour combler le vide du carnaval, idéal aussi pour faire du théâtre. Avec cette troupe, elle a joué à Montpellier le rôle d’un hibiscus et en garde un souvenir ému.
#2 Son nom sur l’Olympia
Au bout de six années passées à Montpellier, la Guadeloupéenne est revenue au pays. Elle a alors été embauchée à l’internat du lycée Gerville-Réache. Elle avait décidé de préparer en même temps le concours de professeur des écoles, un peu pour "faire plaisir" à sa mère. Les lycéennes, elles, n’arrêtaient pas de l’encourager à vivre son rêve de devenir comédienne. C’est alors que Laurence Joseph est entrée dans une troupe d’amateurs très professionnels : Courte ligne. Elle a fait ses premiers pas dans Le Dindon de George Feydeau en jouant le rôle d’Armandine. "Quand on joue Armandine, dit-elle, on est prêt pour tous les rôles". Son acolyte dans Le Dindon se nommait Laurent Tanguy, son futur mari. Celui avec qui sa vie a pris l’envol qu’elle souhaitait.
Avec lui, Laurence Joseph a commencé à écrire. Les réactions des gens sur leur couple mixte les ont tout de suite étonnés, fascinés, voire agacés. Elle, Guadeloupéenne, lui Breton. À force de constater que leur couple déclenchait de drôles de réactions et que même eux avaient parfois des attitudes étranges l’un envers l’autre, ils se sont dits qu’il y avait là un bon terreau pour fabriquer un spectacle. C’est ainsi qu’est né Cocktail épicé, l’ancêtre de Domino. Les premières représentations ont très bien marché. Le couple a choisi de dénommer le spectacle Domino et a poursuivi l’aventure en Guadeloupe et ailleurs. Au bout d’un moment, il est apparu évident que Domino pouvait s’adapter en série télévisée. C’était parti. Les téléspectateurs ont pu découvrir entre 2011 et 2013 les sketches de 2 minutes avec Laurent et Laurence. Sur scène, le couple a fêté la 500ᵉ à l’Olympia à Paris à guichet fermé. Un souvenir émouvant pour Laurence Joseph qui réalisait là un rêve : voir son nom sur la façade de l’Olympia.
#3 Un rêve français
Après des années à jouer Domino, Laurence Joseph en a eu un peu sa claque, Laurent Tanguy aussi. 2000 représentations plus la série télévisée, ça faisait beaucoup. Alors la jeune femme s’est dit qu’elle pourrait lancer un autre projet. Avec Laurent, dont elle s’était séparée, elle est restée en très bons termes. À tel point qu’ensemble, ils ont écrit un seule en scène taillée sur mesure pour Laurence Joseph. Ça va décoiffer, véritable galerie de portraits hilarante. D’Ernestine à l’hôtesse de l’air, en passant par le rappeur, Laurence Joseph a pris la peau de plein de personnages. Et le résultat était détonnant. La comédienne a poursuivi l’aventure avec Surtout ne change pas.
Avec les années, Laurence Joseph a eu envie de faire du cinéma. Elle a joué dans Envole moi de Christophe Barratier. La télévision a fait de plus en plus appel à son talent pour différents téléfilms : Le Rêve français, Les sandales blanches, A couteaux tirés. Les projets s’enchainent et la Guadeloupéenne ne boude pas son plaisir, même si elle est parfois sur les rotules. En parallèle, elle est toujours à l’affiche à Paris dans Bonjour ivresse, une pièce de boulevard qui se joue aux Enfants du paradis jusqu’au 7 mai.
À la prise de son : Anatole Debeaumont.
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♦♦ Laurence Joseph en 5 dates ♦♦♦
►10 août 1983
Naissance à Saint-Claude
►2010
Présentatrice de la météo sur Guadeloupe la 1ère
►2011
Début de la série Domino
►2015
500e de Domino à l'Olympia
►2018
Prisca dans Le rêve français sur France 2