Goûter à la dolce vita. Vivre du sport dans un pays qui vit pour le sport. Depuis quelques semaines, David Michineau a tout cela. Grâce à un contrat d'une année avec le Napoli Basket, club de l'élite italienne. De quoi refermer avec maestria, un été qui avait déjà commencé de manière festive. "J'ai participé pour la première fois à Quai 54. Une super expérience et une belle promotion du streetball. Et cerise sur le gâteau : mon équipe a gagné le tournoi !" Pourquoi le Guadeloupéen a-t-il attendu si longtemps avant de participer à ce rendez-vous parisien qui existe depuis 2002 ? "Tout simplement parce que Quai 54 est souvent organisé début juillet. À la période où je pars me ressourcer en Guadeloupe. Mais désormais, je me sens prêt à attendre deux ou trois semaines pour retrouver cet événement unique."
Nouvelle vie en Italie
Un nouveau maillot. Un nouveau pays. Pour David Michineau, le mois de septembre 2022 a eu le parfum enivrant de la nouveauté. "Je voulais vivre une expérience à l'étranger. Voilà huit ans que je suis pro en France. L'heure était venue." David s'envole donc pour l'Italie. Atterrissage au Napoli Basket. Un club qui suivait le Guadeloupéen depuis longtemps. "J'ai beaucoup aimé le discours du coach Maurizio Buscaglia. Nous sommes sur la même longueur d'onde. Sauf que je ne parle pas la langue. Heureusement, Maurizio s'exprime en anglais. Ceci étant, je fais des efforts pour vite maîtriser l'italien. Surtout que je suis le seul Français de l'équipe."
En franchissant les Alpes, David a changé de culture. Mais sur le plan purement basket, il n'a pas débarqué sur une autre planète. "Les différences sont assez minimes. Disons qu'en France, c'est plus athlétique. Peut-être un peu plus rapide. Alors qu'en Italie, c'est très tactique. Et ça joue aussi très bien au basket. En réalité, ce qui change ici par rapport à la France, c'est l'ambiance. Survoltée. Tout le temps."
Dans la ferveur de Naples
"Le sport en Italie ? Un autre monde !" Durant ses deux premiers matchs de championnat, le Guadeloupéen a pu découvrir la spécificité du sport italien : ses tifosis déchaînés. "C'est très excitant de jouer dans ces conditions. À Naples, notre salle affiche toujours complet. Une ambiance incroyable. Cette ville aime le sport. TOUS les sports. Le super début de saison de l'équipe de foot a notamment un impact fantastique sur tous les Napolitains."
Au milieu d'une telle ferveur, David Michineau se retrouve pour la première fois dans un rôle de meneur titulaire. "Même si j'ai toujours eu un rôle important dans mes équipes par le passé. À Levallois notamment." Avec son nouveau meneur français, le Napoli Basket n'est pas engagé en Coupe d'Europe. Mais compte bien s'illustrer sur le sol italien. "Nous visons une place en play-offs. C'est l'ambition première. Après quoi, tout peut arriver."
Et après ?
L'exil volontaire de David en Italie n'entraîne aucun renoncement de la part du Guadeloupéen. Il a notamment porté le maillot bleu de l'équipe de France. Pas question de faire une croix dessus. Même si… "Même s'il est vrai que je me suis blessé lors de mes deux dernières convocations avec les Bleus. Aujourd'hui, c'est à moi de faire mes preuves. De montrer au sélectionneur que je suis en bonne santé. C'est pourquoi je me concentre sur ma saison en Italie. Le reste viendra naturellement. Ou pas."
En 2016, David Michineau a eu les honneurs de la draft NBA. Choisi par les Pelicans de la Nouvelle-Orléans avant d'être transféré aux Clippers de Los Angeles. Le contrat de deux ans initialement signé, ne sera pas honoré car le Guadeloupéen ne rentre pas dans les plans de l'entraîneur Doc Rivers. Rebondissement en février dernier : les droits NBA de Michineau sont transférés aux Kings de Sacramento. Traduction : si le Guadeloupéen doit évoluer un jour en NBA, ce sera à Sacramento. Mais en rêve-t-il encore ? "Oui, c'est toujours un rêve. Mais désolé de me répéter : ce qui m'importe en ce moment, c'est de faire une grosse saison avec Naples. Ça va m'aider dans mon développement personnel. Je ne pense qu'à ça dans l'immédiat."