Le London Metal Exchange est fermé
Le long week-end de Pâques va permettre de relativiser et d'éloigner, pour quelques jours, la poussée du dollar et la rechute des cours du pétrole et du minerai de fer qui avaient atteint jeudi l’ensemble des matières premières. Malgré tout, le nickel préserve une mince progression de 0,24 % dans un marché atone où la demande a été faible. D’autres nouvelles, en provenance de la City de Londres, comme les craintes entourant l’activité de financement des entreprises liées aux matières premières, ont mis la pression sur les compagnies minières et métallurgiques.Deux banques de la City, très exposées aux matières premières, ont souffert à la bourse de Londres. Australia & New Zealand Group, l’une des banques australiennes les plus exposées, a averti que sa situation se dégradait compte tenu des pertes conséquentes subies par les entreprises minières. Un autre établissement de financement du secteur, Standard Chartered, qui réalise 65 % de son activité dans la zone Asie-Pacifique, a lourdement chuté, la banque étant exposée, elle aussi, au secteur des matières premières.
L’Indonésie déçue des résultats de son embargo
Le gouvernement indonésien s’est déclaré déçu par les résultats de son embargo (ban) sur les exportations de minerai de nickel. Les recettes d’exportation et les emplois ont fortement chuté sans véritable contrepartie. « Les projets d’usines métallurgiques envisagés avec les raffineries chinoises de ferronickel low-cost (NPI) ont été reportés en raison de la baisse des cours du nickel », indique le consultant Oryx Commodity qui conseille l’industrie allemande de l’acier inoxydable pour ses achats de nickel. L’analyste s’efforce de rester confiant, il ne remet pas en cause ses prévisions de reprise pour les cours du nickel mais conclut en indiquant que « le chemin est encore long ».Imprévisible nickel
Aux Philippines, 27 mines de nickel ont décidé de réduire leur production de 20 % en 2016. Ces producteurs espéraient bénéficier de l'embargo indonésien mais ils ont subi l'effondrement de la valeur du minerai et le "diktat" des négociants chinois. Pour finir sur une note un peu plus optimiste, les stocks mondiaux de nickel sont en baisse de 11 000 tonnes au mois de mars. La banque australienne Macquarie prévoit même "un déficit de l'offre de 79 000 tonnes de nickel en 2016 et de 65 000 tonnes en 2017".
Mais, Macquarie s'est parfois trompée dans ses prévisions... En attendant, il reste toujours 431 000 tonnes de métal disponibles dans les entrepôts mondiaux du LME...