Le député de Saint-Pierre et Miquelon agressé devant son domicile lors d'une manifestation contre le pass vaccinal

Les réactions politiques sont nombreuses après les images violentes diffusées sur les réseaux sociaux. On y voit le député (LREM) de Saint-Pierre et Miquelon, Stéphane Claireaux, victime de jets de projectiles devant son domicile. Il est la cible de manifestants contre le pass vaccinal.

"Inacceptable", un "lynchage", une "intolérable agression", ce sont là quelques une des réactions à la suite de l'agression subie par le député de Saint-Pierre et Miquelon, Stéphane Claireaux, devant son domicile, ce dimanche 9 janvier. Alors qu'une manifestation contre le pass vaccinal réunissant plus de 500 personnes se déroulait dans les rues de Saint-Pierre, plusieurs dizaines de manifestants se sont rendus devant le domicile du député LREM de l'archipel.

Le député est sorti de son domicile pour dialoguer avec les manifestants. Ces derniers lui ont alors jeté des dizaines de projectiles, en particulier du goémon (des algues marines), sous les rires et les quolibets, comme on le voit sur une vidéo tweetée par la ministre de la Mer, Annick Girardin, dont Stéphane Claireaux était le suppléant lors des dernières élections législatives. 

 

Des images "profondément choquantes", explique Annick Girardin qui apporte son soutien au député Stéphane Claireaux. La ministre explique avoir pris contact avec le préfet de Saint-Pierre et Miquelon pour que "l'ordre républicain soit maintenu et que la protection des élus du territoire soit mieux assurée."

Une enquête ouverte

Dans un communiqué, le préfet dénonce cette agression et indique que "La gendarmerie a immédiatement été saisie de cette enquête, et les auteurs de ces faits extrêmement graves devront répondre de leurs actes devant la justice."

 

Regardez les explications de SPM la 1ère sur le déroulement des faits, ce dimanche :

La version des manifestants

Dans un communiqué publié lundi matin, au lendemain des faits, l'association "Ensemble et libres" qui organisait la manifestation "déplore l’incident (...) qui porte préjudice au sens de cette marche pacifique pour abroger le pass-sanitaire inadapté à l’archipel". Selon ce communiqué, le député serait sorti sur le perron au moment du passage des manifestants pour "haranguer" la foule. "Quelques individus isolés n’ont pas apprécié son comportement et ont jeté des poignées d’algues en sa direction. Le député s’est alors jeté dans la foule (...) Le calme est vite revenu", affirme encore le communiqué.

 

Réactions indignées

Parmi les réactions, celle du ministre des Outre-mer et du président de l'Assemblée nationale. Sur Twitter, Sébastien Lecornu se déclare indigné : "Un élu de la République lynché devant son domicile familial. Des images d’une violence inouïe, profondément choquantes."

 

Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, précise avoir contacté Stéphane Claireaux pour lui exprimer sa solidarité. 

 

Le maire de Saint-Pierre, Yannick Cambrai, exprime sa "honte face à cette horde qui s'en est pris à un homme seul".

 

D'autres agressions

Depuis plusieurs mois, les agressions ou menaces contre des élus se multiplient, en particulier contre les députés de la majorité qui soutiennent les mesures sanitaires prises par le gouvernement. Face à la recrudescence des menaces à l'encontre de ces députés, une référente a été désignée fin novembre au sein des services de l'Assemblée nationale pour "recueillir les signalements" et "conseiller" les élus dans leurs démarches éventuelles. Le ministre de l'Intérieur a également demandé il y a quelques jours aux préfets de renforcer la protection des élus "dans le contexte de l'examen du projet de loi du pass vaccinal".

Samedi 8 janvier, quelques jours après l'adoption du pass vaccinal par l'Assemblée nationale, les manifestations anti-pass ont été suivies par environ 100.000 manifestants à travers toute la France, un chiffre qui montre une remobilisation des opposants aux mesures sanitaires prises par le gouvernement. A Saint-Pierre, la manifestation a rassemblé plus de 500 personnes, à Miquelon ils étaient une centaine. C'est la mobilisation la plus importante depuis le début de la crise sanitaire dans l'archipel. Saint-Pierre et Miquelon compte 6.000 habitants.

La réaction du président de la République

Emmanuel Macron a dénoncé lundi l'agression "intolérable" et "inacceptable" du député Stéphane Claireaux (LREM) de Saint-Pierre-et-Miquelon, visé dimanche par des projectiles devant son domicile par des manifestants contre le pass sanitaire. "Nous avons vu l'intensification des violences" contre les élus, a déploré le chef de l'Etat devant des élus et des associations à Nice, en évoquant la possibilité de recueillir les plaintes sur le terrain pour certaines victimes, dont les femmes victimes de violences conjugales et les élus agressés.