Le Festival de théâtre d’Avignon IN, OFF et le TOMA : c’est reparti pour un tour !

Le Festival IN, OFF et le TOMA jusqu'au 21 juillet à Avignon
Tandis que le Festival côté IN a débuté le 29 juin et que le OFF a été lancé hier 3 juillet, le TOMA (Théâtres d’Outre-mer en Avignon) entrera en scène demain vendredi 5 juillet, concentrant le plus grand nombre de spectacles made in Outre-mer. Petite revue théâtrale et ultramarine non exhaustive.

Cette édition 2024 du Festival de théâtre d’Avignon toutes sections confondues permettra d’assister à des dizaines de spectacles où les Outre-mer seront visibles à travers les auteurs, metteurs en scène, comédiennes et comédiens qui ont fait le déplacement dans la ville du Sud, transformée jusqu’au 21 juillet en plus grande scène de théâtre du monde.

Cette édition de Théâtres d’Outre-mer en Avignon (TOMA) concentrera comme l’exige sa vocation le plus grand nombre de pièces en provenance des Outre-mer dans un même lieu. La Chapelle abritera cette année des pièces venues notamment de La Réunion, de Mayotte, de Guyane et des Antilles mais aussi des lectures de textes destinés - peut-être - à être un jour mises en scène.
Greg Germain est le co-directeur du TOMA ; pour lui, avant même le contexte politique en France pour le moins tendu, l’accent choisi cette année pour cette programmation 2024 aurait pu être résumée en un mot : résistances.

Greg Germain, co-directeur du TOMA 2024 ©Outre-mer la 1ère
 

Haut de l'affiche au TOMA

Parmi les spectacles à retrouver au TOMA, à la Chapelle du Verbe Incarné du 5 au 21 juillet dans le cadre du Festival côté OFF :  

Kal (Je t’aimerai jusqu’à la fin des temps) de la Cie Soleil Glacé en provenance de La Reunion, pièce poétique et féerique mêlant danse et théâtre (et dont nous vous avions déjà parlé ICI).

Elles avant nous, une création made in Mayotte de la Cie Grenier Neuf ou l’évocation de la vie des jeunes filles et femmes entre 15 et 25 ans dans cet archipel de l'Océan Indien. Avec ce questionnement : en ces âges et en ces lieux, comment vivre sa vie ?

Les interprètes de la pièce "Elles avant nous"

Reprise du spectacle Moi, Khadafi déjà présent l’an dernier dans le Festival OFF par la Cie KS and Co. Un texte qui mêle à la fois identité politique - en s’intéressant notamment à la facette panafricaniste du personnage du leader lybien - et identité du personnage de l’acteur qui de façon fusionnelle décide d’incarner ce rôle.

Le mot “résistances” collant particulièrement bien à l’image de l’écrivaine Olympe de Gouges évoquée dans la pièce Olympe portée par la Cie du Grand Carbet sise en Guadeloupe, révolutionnaire avant-gardiste du droit des femmes et porteuse, c’est moins connu, de la cause anti-esclavagiste.

TOMA : "Olympe" (Guadeloupe)

La supplication, tirée d’un texte de Svetlana Alexievitch, porte sur la résilience des victimes de la catastrophe de Tchernobyl et donne voix aux récits de tout un chacun. Un choix de la Cie Lolita Monga de La Réunion.

Cette guerre que nous n’avons pas faite de la Cie Île Aimée (Martinique) offrira une parabole servie par le personnage du Guerrier et de ses rapports avec la figure de la mère ( en filigranes, l’image de la Mère-Patrie). 

TOMA : "Cette guerre que nous n'avons pas faite" (Martinique)

Du 9 au 14 juillet, de la danse et du théâtre autour d’une thématique d’actualité : le chlordécone et les effets désastreux de l’emploi de ce pesticides dans les Antilles. Les deux compagnies Myriam Soulanges & Black Art Diffusion et Cie Kaméléonite de Martinique et de Guadeloupe se sont associées pour servir ce Tropique du Képone, à la fois grave et joyeux. 

Enfin, du 16 au 21 juillet, autre thème d’actualité à manier avec précautions : les réseaux sociaux. Mâcha production de la Guadeloupe proposera Maïwenn, 16 ans et demi, sur les difficultés de grandir d’une jeune fille qui va essayer de construire sa vie sur les réseaux sociaux. À quel prix ? 

Que se passe-t-il, Outre-TOMA ?

IN...

Mais comme d’habitude et c’est de plus en plus le cas, d’autres comédiens ou metteurs en scène originaires des Outre-mer brilleront ou tenteront de le faire au cours des jours de Festival. Notons dans le IN qui a démarré le 29 juin, la comédienne Océane Caïraty (décidément le vent en poupe !) et le comédien guadeloupéen Yohann Pisiou sont à l’affiche de Lieux communs de Baptiste Amann.

Toujours dans le IN,  la pièce-fleuve (près de 5 heures!) Absalon, Absalon tirée du roman de l'écrivain américain William Faulkner avec son évocation des conséquences de l’esclavage aux Etars-Unis et l’inspiration "Tout-Monde", concept de l’ecrivain martiniquais Édouard Glissant (son petit-fils joue d’ailleurs dans la pièce) assumée par la metteuse en scène Séverine Chavrier. 

Festival d'Avignon IN : "Absalon, Absalon"

...et OFF

Pêle-mêle dans le OFF, à suivre Ce qu’il faut dire texte de Léonora Miano mis en scène par Catherine Vrignaud Cohen avec la comédienne guadeloupéenne Karine Pédurand (le podcast L’Oreille est hardie s’entretenait ICI de la pièce avec elle).

Aperçus également au programme, le metteur en scène martiniquais Nelson Rafaell Madel portera sur scène Il nous restera la musique” ou encore À bout d’scene, compagnie de La Réunion, proposera Vous avez rendez-vous… Ce qui est exactement le cas de La1ere qui vous rendra compte des échos de cette édition 2024 ici-même, ainsi qu’en radio et en télévision.