Le gouvernement annonce la création de la réserve naturelle nationale de l'archipel des Glorieuses

Grande Glorieuse vue du ciel

Une réserve naturelle nationale vient d'être créée dans les Glorieuses, ce minuscule archipel français situé dans l'océan Indien, au cœur des îles Éparses. Un joyau de biodiversité étudié de près par les scientifiques.

Une réserve naturelle nationale a été créée sur l'archipel inhabité des Glorieuses, situé dans l'océan indien entre Madagascar et l'archipel des Comores, selon un décret paru jeudi au Journal officiel. La Réserve naturelle nationale de l'archipel des Glorieuses comprend l'ensemble des terres émergées, ainsi que les eaux de ce territoire qui dépend des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).


L'archipel, dont les terres émergées représentent environ 7 km2, est composé de la Grande Glorieuse (3 km de diamètre), de l'îlot du Lys (600 mètres de diamètre), des roches Vertes et du rocher du Sud. "La création de cette réserve naturelle nationale est une concrétisation phare de la stratégie nationale des aires protégées pour la prochaine décennie (2020-2030), annoncée par le président de la République le 11 janvier lors du One Planet Summit à Paris", indique le ministère des Outre-mer dans un communiqué. "Elle contribue à l'objectif fixé par Emmanuel Macron : classer 30% de l'espace maritime et terrestre français en aires protégées, dont un tiers sous protection forte."
 

Protéger 30% des espaces terrestres et marins français d'ici à 2022 est une belle ambition. Le véritable défi est de placer 10% de nos aires protégées sous protection forte. Au-delà des chiffres, l'enjeu est de concentrer nos efforts sur les "points chauds" de biodiversité dont l'archipel des Glorieuses, et les écosystèmes remarquables qu'il abrite, est un parfait exemple.

Bérangère Abba, secrétaire d'État en charge de la Biodiversité.


Chacun des 35 "points chauds" de la biodiversité mondiale accueille au moins 1.500 espèces endémiques et a perdu plus de 70% de sa végétation d'origine. Les territoires français se trouvent dans cinq d'entre eux, selon un document du ministère de la Transition écologique.

Emmanuel Macron avait visité cet archipel en 2019 pour parler défense de la biodiversité, lors d'un déplacement à Mayotte. "Grande Glorieuse compte 2.500 espèces, dont 20% sont menacées d'extinction", avait à l'époque expliqué le directeur de l'environnement des TAAF, Cédric Marteau. Parmi celles-ci figurent les holothuries (concombres de mer), les requins-citron, les requins pointe noire ou les requins pointe blanche.

Mais la plus emblématique de ces espèces est la tortue verte dont 2.500 pontes sont enregistrées chaque année sur la Grande Glorieuse. En 2012, un parc naturel marin avait déjà été créé sur cet archipel.

La création de cette réserve naturelle avait été l'objet d'une passe d'arme entre la France et Madagascar qui se disputent la souverainneté de l'archipel des Glorieuses. Le chef de la diplomatie malgache avait alors fait savoir que son pays n'accepterait pas la mise en place de cette réserve sur l'archipel du Nord de l'île.