N'allez pas dire à Illan Piétrus que c'est un joueur précoce. Il ne vous croira pas. Modestie ? Peut-être. Il n'empêche que le Guadeloupéen commence à se sentir à l'étroit dans le championnat espoirs. Une division qu'il survole et qui pourrait aussi finir par l'empêcher de décoller. "Qu'est-ce que je vais faire l'année prochaine ? Je ne peux pas trop en parler. Mon choix n'est pas encore arrêté." Deux options : continuer chez les espoirs ou sauter dans le grand bain des pros. Affaire à suivre. "Je sais juste que je me sens prêt. Physiquement. Je m'entraîne déjà avec les pros de la SIG Strasbourg et je donne toujours mon meilleur. Sans problème."
Piétrus, troisième du nom
Porter un patronyme célèbre n'est pas forcément un cadeau. Surtout quand les célébrités en question, viennent à peine de quitter la scène. Ou les parquets. Illan Piétrus connaît bien le phénomène. 17 ans seulement. Espoir plus que prometteur à Strasbourg. Et fils d'une icône du basket français. "Certains pensent que je dois tout ce qui m'arrive au fait d'être le fils de Florent. Sauf que je suis avant tout, Illan Piétrus. Je n'évolue pas au même poste que mon père. Nous n'avons pas le même jeu. Et je travaille énormément. Pour réussir, il n'y a que le travail qui paie."
Autre atout important pour Illan : son père le soutient, mais sans l'étouffer. Florent, 42 ans est avant tout très fier du fiston : "Illan est né dans le basket, c'est vrai mais son talent m'étonne. Je ne pense pas avoir eu de telles dispositions à son âge." Papa Piétrus refuse d'ailleurs de se mêler de son enseignement du basket. "Pas question pour moi d'interférer avec le travail de ses coachs qui sont très compétents." Florent Piétrus veut juste jouer les vigies. "Je parle beaucoup avec Illan. Notamment de tous les dangers de l'extra-basket. Mon fils est très à l'écoute. Tant mieux."
Meneur et gros bosseur
Pour cette nouvelle saga Piétrus, Illan a fait évoluer certains rôles. À commencer par le sien. Le Guadeloupéen évolue au poste de meneur. Alors que son père s'exprimait à l'intérieur de la raquette. "Je préfère me définir comme un meneur / scoreur. C'est-à-dire que j'essaie d'abord d'organiser le jeu de mon équipe. Ensuite, je cherche à prendre les bons tirs pour marquer les points importants." Depuis le début de la saison, Illan Piétrus inscrit 22 points par match en moyenne. Efficace et impressionnant.
Les secrets de cette réussite ? Le travail avant tout. Illan est un travailleur acharné. "Je bosse plus que les autres. J'arrive le premier à la salle et pars toujours en dernier. Je travaille mon basket au maximum. Tout en poursuivant mes études." Le deuxième secret : sa force mentale. "Je crois qu'elle me vient de mon père. Il me conseille beaucoup dans ce domaine. Il me pousse à en vouloir toujours plus. À être très discipliné également."
La NBA dans le viseur
Illan Piétrus voit les choses en grand. Toujours. Pas question de se satisfaire des larges victoires du présent. "Pour l'instant, je n'ai réalisé que le début de mon rêve. C'est-à-dire jouer au basket." Rappelons que le meneur n'a pas encore 18 ans. Ce sera le cas à la fin du mois de juin prochain. Mais Illan est pressé. Pressé de devenir un joueur majeur. "Au final, je veux atteindre le monde professionnel. Et travailler toujours plus afin de rejoindre la grande ligue outre-Atlantique, la NBA…"
Programmons notre machine à visiter le futur. Fixons une première échéance. Disons en 2028. Où retrouverons-nous le Guadeloupéen ? "Si je travaille et que je continue à être discipliné, j'espère en NBA." Comme Tonton Mike. Et pour ne froisser personne, il faudra aussi penser à Papa Florent. "Je suis déjà en équipe de France jeunes mais j'aimerais bien intégrer l'équipe A dans quelques années. Faire aussi bien que les 230 sélections de mon père, pourquoi pas ?"