Le Guadeloupéen Valentin Chery débute le basket à 15 ans et intègre le Mans en Pro-A à 24 !

Le basketteur guadeloupéen Valentin Chery.
Valentin Chery se définit lui-même comme heureux et équilibré. À 24 ans, le Guadeloupéen dispute sa première saison en Pro-A sous le maillot du Mans. Le basketteur demeure moins connu que sa petite sœur Kendra. Mais son ascension est tout aussi prometteuse.

Valentin n'est pas le frère jumeau de Kendra. Quatre années les séparent. Kendra est la cadette, la petite dernière. 1 mètre 88 tout de même. Quatre ans de moins. Quatorze centimètres également. Valentin affiche 2 mètres 02 sous la toise. Pour le reste, tous les deux sont des Chery pur jus. Deux gros bosseurs. Deux grands talents. Deux mêmes visions de la vie. La seule nuance ? Infime. Valentin préfère que son nom de famille soit écrit sans accent aigu sur le 'e'. Tandis que Kendra aurait tendance à en mettre un.  

Pour le reste, l'accord est parfait. Jusque dans le choix des couleurs. Les Chery/Chéry aiment le bleu. Le bleu de l'équipe de France. Kendra vient de fêter ses débuts en équipe de France 5x5. Quant à Valentin, il fait partie du collectif tricolore 3x3. "J'ai été vice-champion d'Europe avec l'équipe de France U18 en 2015. Aujourd'hui, je vise Paris 2024 avec l'équipe de France senior. J'aime beaucoup le 3x3. Il faut être complet. Bon en attaque. Bon en défense. Plus agressif aussi. C'est très intense."

Le Guadeloupéen Valentin Chery en 2015 aux championnats d'Europe de basket 3x3 des moins de 18 ans. Les Bleus ont décroché la médaille d'argent.

 

Foot ou basket ?

Valentin et le basket. L'histoire semblait écrite à l'avance. Un peu comme une évidence. Un papa, ancien basketteur à Monaco. Une maman qui a évolué en Nationale 2. L'aîné des Chery avait tout pour apprendre à marcher sur les parquets. Erreur. "C'est le football qui m'attirait. Une vraie passion dès quatre ans. Je voulais intégrer un gros centre de formation. Nous vivions dans le nord de la France à cette époque." Le Guadeloupéen a du potentiel et rêve de Ligue 1. "J'ai fait des essais successifs à Lille et à Lens mais je n'ai pas été retenu. J'allais avoir quinze ans. Sans la moindre idée en tête, j'ai alors commencé le basket."  

Débuter le basket aussi tard ? Un pari fou. "Sauf que je jouais au basket pour le plaisir. Uniquement pour le plaisir." Le novice Chery découvre cette nouvelle pratique dans un petit club près de Calais. Adaptation rapide et réussie. "Lors de ma première année, je jouais quarante minutes par match. Il faut dire que j'étais plus grand que les autres." Bien vite, Valentin intègre le centre de formation du Portel. Avant de rejoindre l'équipe espoirs de Nancy. "Ce n'est qu'à cette période que j'ai envisagé d'en faire mon métier." Suivront trois années au Paris Basketball en Pro-B. Trois années qui ont définitivement installé le Guadeloupéen dans le gotha du basket français.

 

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Sa place au Mans

Alors que Paris valide son ticket pour la Pro-A en juin 2021, Valentin Chery reçoit la proposition d'une légende du basket hexagonal. "Le Mans est une ville qui vit et vibre pour le basket. Voilà un grand club réputé. Cette nouvelle aventure récompense tout le travail accompli." Un contrat de deux ans et une adaptation éclair. L'ailier fort guadeloupéen s'en étonne lui-même. "Mon investissement a beau être conséquent ; je ne pensais pas que ça irait aussi vite. Mon temps de jeu se révèle déjà satisfaisant. Pour une première année en Pro-A, j'évolue dans un grand club, membre du Top 8 !"  

Valentin n'affiche qu'un seul défaut : il déteste perdre. Un trait de caractère qu'il a su gommer avec le temps. Désormais quand il rentre chez lui, il laisse le basket aux vestiaires. "Toutes mes occupations annexes m'aident à relativiser. Je prends des cours de comptabilité. J'aime bien les chiffres. Une façon comme une autre de penser à ma reconversion. Je vais aussi débuter les cours de piano." Enfin, Valentin aime lire. Beaucoup. Des polars et des livres de développement personnel. "La lecture m'apporte énormément. Surtout les ouvrages de développement. Ils me nourrissent."

 

Les femmes de sa vie

La première femme dans la vie de Valentin Chery fut bien évidemment France-Lyse, sa maman. "Elle a toujours été là. Toujours derrière moi." Une ancienne basketteuse qui aurait bien aimé voir son fils devenir… footballeur. "Elle ne voulait pas que j'arrête le foot. Elle me trouvait bon." On peut supposer que le parcours du fiston aujourd'hui dans le basket professionnel la ravit également.  

Autre femme importante dans la vie du Guadeloupéen bondissant : Kendra, la petite sœur. "Nous avons une relation très forte. Nous nous parlons tout le temps." Le parcours de sa cadette est impressionnant : 20 ans seulement et déjà deux titres de championne de France. "C'est une fierté." Kendra, jeune star de Basket Landes et Valentin, nouveau ténor au Mans ont un même rêve : "Paris 2024 ! Absolument. Cela fait partie de nos objectifs. En 5x5 pour Kendra et en 3x3 pour moi."  

Enfin, n'oublions jamais l'amour. Valentin Chery partage la vie d'Alexia Chartereau. Basketteuse comme lui. Alexia évolue à l'ASVEL ainsi qu'en équipe de France. Une joueuse pro en couple avec un joueur pro ? On pourrait craindre l'overdose de ballon orange dans les conversations privées. Erreur encore une fois. "Nous n'évoquons le basket que les jours de match. Le basket est notre travail. À côté, il y a la vie et tellement de choses à faire. Donc, quand nos agendas se coordonnent, nous nous retrouvons pour vivre pleinement tout le reste."