Georges Granville Trio (avec Michel Alibo à la contrebasse et Arnaud Dolmen à la batterie) au Sunside le 31 mars. "Le piano ? J’ai eu un coup de foudre en voyant l’instrument, avant même qu’il produise des sons." Georges Granville avait 15 ans quand son destin a été scellé, sans qu’il le sache. Il n’a pas grandi dans une famille de musiciens, personne ne l’a poussé. Il a suivi des études d’anglais et se destinait à travailler dans le secteur du tourisme. Mais la musique l’a rattrapé. Et plus précisément le jazz.
"Le jazz m’attirait pour l’harmonie et l’improvisation. Je me disais que si l’on arrivait à en jouer, on pouvait jouer de tout ensuite" explique-t-il. En 2000, au bout de trois ans passés à la Bill Evans Academy à Paris, il ressort fort de cette maitrise "ayant compris les rouages de l’harmonie et de l’improvisation." Antidote à la rigidité, «cette musique est un moyen de garder la musique en mouvement» décortique-t-il. Discret, Georges Granville se voit surtout associé aux ouvrages didactiques qu’il a co-écrit avec son ami Thierry Vaton. Sur le créole jazz, sur le piano, etc… Ne retenir que cet aspect de l‘artiste serait faire injure à ses talents de sideman. Car, le Martiniquais a accompagné Dédé Saint-Prix, Tony Chasseur, Beethovas Obas, Tanya Saint-Val, et même le rappeur La Fouine, démontrant que le jazz et l’improvisation permettent effectivement de jouer de tout.
Au Sunside, il présentera son prochain album à venir. N’y voyez pas une forme de marketing. Mais plutôt le moyen pour le musicien de peaufiner son bébé. « L’intérêt de jouer avant d’entrer en studio est d’entendre les morceaux en condition réelle et de les jouer plus librement » explique-t-il. Ce qui permet, notamment, d’intégrer l’interactivité avec le public et celle entre les musiciens. Et pour mémoire, ces acolytes seront Michel Alibo (qui se remet à la contrebasse) et Arnaud Dolmen à la batterie. Un trio acoustique qui, sur le seul nom de ses trois musiciens, devrait faire se déplacer les fans.