Vendredi en fin d’après-midi, "La peur d'une contagion" dans le secteur bancaire "n'a pas encore disparu", note Neil Wilson, analyste de Finalto, qui souligne le fort repli des actions des banques européennes, ce qui "pèse sur le sentiment général" du marché.
Les prix du pétrole, du cuivre et du palladium baissent, ce qui est souvent le signe que les investisseurs craignent une récession économique, a indiqué l’AFP.
Le dollar fort pèse sur le nickel
Les tensions sur le secteur bancaire européen ont permis au dollar de rebondir. La vigueur du billet vert, monnaie de référence du marché du nickel, rend les achats plus coûteux et donc moins attractifs pour les investisseurs ou les industriels utilisant d'autres devises.
Un constat s’impose ; les matières premières dans leur ensemble, et le nickel en particulier, ont sous-performé les marchés boursiers depuis le début de l’année. Pas de signe de revirement pour le moment dans les perspectives du nickel, en baisse de 21% depuis le 1er janvier. Les prix restent sous pression mais ils ont offert une belle résistance vendredi en fin d'après-midi à Londres.
L'offre monte mais les prix tiennent encore
Au rythme actuel, la production de nickel extrait devrait dépasser 3,2 millions de tonnes par an. Le bond a été principalement dû aux gains continus de la production indonésienne qui a augmenté de plus de 41 % par rapport à l'an dernier.
Cette augmentation de l’offre mondiale pèse sur les prix. Malgré tout, la courbe du nickel au LME s’est améliorée en fin de semaine. Le métal bénéficie encore de son attrait "transition énergétique".
Et puis, la Bourse des métaux de Londres a assuré qu'elle avait fait vérifier ses entrepôts et établi qu'il n'y avait plus de problèmes concernant les "sacs de pierres" découverts à Rotterdam alors qu’ils auraient dû contenir des briquettes de nickel.
Arbitrage chinois pour l’acier
Cette semaine, l’activité du secteur manufacturier en Chine s’est tournée vers l’acier plutôt que vers le secteur des véhicules électriques. Tout au long de la semaine, des dépêches d'agences financières ont indiqué une baisse des importations chinoises de nickel raffiné "vers des niveaux historiquement bas".
A l’inverse, les prix de l’alliage de ferronickel, (dont la Nouvelle-Calédonie est le premier producteur mondial), et de son débouché l’acier inoxydable ont tous deux rebondis, "du jour au lendemain", a indiqué l’analyste Al Munro de Marex.
Le cours nickel a finalement surmonté sa tendance baissière pour se maintenir au-dessus du seuil des 23.000 dollars, réalisant la meilleure performance du secteur des métaux industriels.
LME Nickel le 24/03/2023 à 17H30 GMT - 04H30 en Nouvelle-Calédonie
23.563 dollars/tonne +4,65% [Evolution hebdomadaire +0,85%]