Arrivé aux Etats-Unis à l’âge de 15 ans, pressenti pour intégrer la NBA, Samuel Nadeau dut rentrer en Europe pour des raisons familiales. Après un début de carrière au Real Madrid, le basketteur d’origine martiniquaise lâchera tout pour devenir éducateur sportif à Sarcelles, sa ville.
A Sarcelles, tout près de l’immeuble où il a passé une partie de sa jeunesse, Samuel Nadeau relate son parcours à La1ere.fr. Le jeune homme est calme, posé, et l’on perçoit dans son regard une droiture et une détermination sans faille. Celles des gens qui savent ce qu’ils veulent. L’histoire de Samuel pourrait tenir en un mot : mère. Tout en effet s’organise autour d’elle. Jusqu’à ce tatouage bien visible, que l’ex-basketteur de trente-trois ans et de quelque deux mètres porte sur la partie gauche de son cou. Ineffaçable. Irréversible. Comme les décisions qu’il a dû prendre très jeune, à l’époque où les garçons de son âge sont pour la plupart de gros ados empotés.
Il y aurait beaucoup à dire sur l’itinéraire de Samuel Nadeau. Contentons-nous de l’essentiel. Pour le reste, nous vous invitons à lire son livre (« Rien que pour toi Maman », Blackantz éditions), qui constitue un formidable témoignage sur l’univers du sport de haut niveau, aux Etats-Unis et en Europe, et fourmille d’anecdotes (son cousin Nicolas Anelka, les rencontres avec Zidane, Tony Parker, Claude Makelele, Roberto Carlos, etc). « J’ai voulu écrire ce livre pour rendre hommage à ma mère et parler de mon parcours afin d’aider les autres », explique l’ancien espoir international, qui quitta son quartier de Sarcelles et la France en 1998, à l’âge de quinze ans, pour aller se frotter aux meilleurs talents du basket américain.
« On ne reconnaît pas assez la richesse des quartiers, de la banlieue », martèle Samuel Nadeau. « Alors que nous avons tous les potentiels. Il s’y passe des choses magnifiques que l’on ne montre pas. On ne met pas assez en lumière ce qui s’y fait vraiment. On a des talents à tous les niveaux. Ils peuvent dire tout ce qu’ils veulent, la banlieue c’est la richesse de la France. Si les gens des quartiers étaient mieux considérés, ils seraient plus épanouis et ils feraient encore plus et mieux ». A méditer.
Il y aurait beaucoup à dire sur l’itinéraire de Samuel Nadeau. Contentons-nous de l’essentiel. Pour le reste, nous vous invitons à lire son livre (« Rien que pour toi Maman », Blackantz éditions), qui constitue un formidable témoignage sur l’univers du sport de haut niveau, aux Etats-Unis et en Europe, et fourmille d’anecdotes (son cousin Nicolas Anelka, les rencontres avec Zidane, Tony Parker, Claude Makelele, Roberto Carlos, etc). « J’ai voulu écrire ce livre pour rendre hommage à ma mère et parler de mon parcours afin d’aider les autres », explique l’ancien espoir international, qui quitta son quartier de Sarcelles et la France en 1998, à l’âge de quinze ans, pour aller se frotter aux meilleurs talents du basket américain.
Enfance de galère
Samuel Nadeau a eu une enfance de galère, sans logement, de déménagements en déménagements chez des oncles et tantes, élevé avec sa sœur par une mère seule. Une mère délaissée et auparavant battue par un conjoint alcoolique et devenu clochard. Un père dont Samuel devra apprendre à se passer. Finalement la petite famille obtient un logement à Sarcelles. Face à un terrain de basket. Samuel a alors quatorze ans et a intégré le centre de formation de Levallois. C’est là qu’il est repéré par un recruteur français. Validé par un autre, américain, venu spécialement des Etats-Unis. « J’ai su saisir cette opportunité, ma mère était OK », dit-il.INTERVIEW (partie 1) : Samuel Nadeau livre sa vision de la réussite
C’est le début du périple aux USA, qui durera près de deux ans. Newark, dans le New Jersey, tout près de New York, tout d’abord, suivi de Burlington, également dans le New Jersey. Le jeune Samuel apprend l’anglais et le perfectionne dans ses familles d’accueil, il se frotte à la dure réalité américaine et fait de formidables expériences. Il affute son jeu et son mental. Il découvre aussi l’envers du décor. Des agents sportifs et des intermédiaires peu scrupuleux, les magouilles et les fraudes des écoles. Dure désillusion pour un ado plein de rêves, mais tout ça le construit.
Pas rancunier ni revanchard
Et puis un jour, il apprend la maladie de sa mère, que l’on connaissait encore mal à l’époque et qui pouvait être rapidement fatale. « Même si ma situation était bonne aux Etats-Unis, je n’ai pas voulu jouer avec le temps. Quelquefois on a pas le choix », déclare Samuel Nadeau. A la porte d’un recrutement possible en NBA, il décide de rentrer en Europe. Plus exactement en Espagne, ou le Real Madrid, l’un des meilleurs clubs du continent, avait l’œil sur lui depuis un moment. Premier Français à signer dans la catégorie basket au Real, à seulement dix-huit ans, il s’engagera pour un contrat de cinq ans, mais, frustré de ne pas jouer à la pleine mesure de son potentiel, repartira pour la France au bout de trois. Il tentera diverses expériences dans des clubs pro à droite à gauche les années suivantes, avant d’arrêter, déçu du basket professionnel et de ses intrigues. Mais pas rancunier ni revanchard. Nadeau est un fier, mais un battant. Ce qui compte pour lui c’est d’avancer.Motiver les jeunes
Et c’est ce qu’il va faire. Lui qui adore transmettre, partager avec les autres ce qu’il a reçu de la vie, il va le réaliser dans sa bonne ville de Sarcelles, qu’il ne quitterait pour rien au monde. Il passe son diplôme d’éducateur sportif. Métier qu’il exerce toujours aujourd’hui dans la commune qui a accueilli alors sa famille en dérive, où il vit maintenant avec sa mère, son épouse et son petit garçon dans un appartement qu’il a acheté. Côté projets, l’ancien basketteur vient de coréaliser un documentaire (« Sarcelles, champions de l’ombre », avec Ibrahim Konaté) sur des talents sportifs peu médiatisés de Sarcelles (voir vidéo ci-dessous). Histoire de changer l’image de la ville et de motiver les jeunes.« On ne reconnaît pas assez la richesse des quartiers, de la banlieue », martèle Samuel Nadeau. « Alors que nous avons tous les potentiels. Il s’y passe des choses magnifiques que l’on ne montre pas. On ne met pas assez en lumière ce qui s’y fait vraiment. On a des talents à tous les niveaux. Ils peuvent dire tout ce qu’ils veulent, la banlieue c’est la richesse de la France. Si les gens des quartiers étaient mieux considérés, ils seraient plus épanouis et ils feraient encore plus et mieux ». A méditer.
REGARDEZ « Sarcelles, champions de l’ombre », un documentaire de Ibrahim Konaté et Samuel Nadeau