Lors des questions au gouvernement ce mercredi 15 janvier, Olivier Serva, député (LIOT) de la Guadeloupe, a déploré le manque d’engagement de l’État envers la sucrerie rhumerie de Marie-Galante.
"Sur ma circonscription, la sucrerie rhumerie de Marie-Galante connaît de sérieux tumultes financiers, dit-il. L’État central ne respecte pas ses engagements pourtant pris le 26 juillet 2023." Le Guadeloupéen a employé des mots forts et a dénoncé une "rétention de subvention" de la part du ministère de l’Agriculture.
Il a alors interpellé Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, pour lui demander quand est-ce que l’État va-t-il "verser les subventions manquantes afin que l’entreprise puisse poursuivre une activité pérenne ?"
"Je voudrais d’abord vous rappeler que l’État est au rendez-vous de la filière sucrière pour laquelle il a versé plus de 86 millions d’euros chaque année" a rétorqué la ministre de l’Agriculture.
L’État va reprendre ses investissements et "les intensifier en 2025-2026"
L’élu guadeloupéen avance le fait qu’il manque encore 4,8 millions d’euros dans les caisses de cette entreprise – qui emploie près de 150 salariés, dont deux tiers sont des saisonniers – somme que devait verser l’État. Mais "la direction de cabinet du ministre" semblerait s'y opposer d’après Olivier Serva.
Ces propos sont balayés par Annie Genevard. "Concernant la sucrerie de Marie-Galante, c’est près de 17 millions d’euros qui ont été versés à cette entreprise depuis 10 ans, lâche-t-elle. Une convention a été signée entre l’État et la sucrerie à raison de 1,6 million d’euros chaque année, en échange, d'une convention d’investissement réalisée."
Sur le volet des travaux pour se mettre aux normes environnementales, l'usine de Grande Anse, véritable poumon économique de l'île aux cent moulins, a été épinglée et mise en demeure à plusieurs reprises. Faute de pouvoir se mettre en conformité, elle a vu ses subventions stoppées, comme l'explique la ministre devant l'auditoire.
"En 2019, l’entreprise a effectué des rejets polluants et n’avait pas réalisé les travaux demandés. En 2020-2021, aucun investissement n’a été réalisé, ce qui explique la suspension de la subvention pour ces trois années, dévoile la ministre de l’Agriculture. Depuis, l’entreprise a effectué les travaux demandés et l’État a repris ses investissements et va les intensifier pour 2025-2026."
Pour conclure ses propos, la ministre en place depuis quelques semaines a glissé à Oliver Serva "découvrir le sujet" et lui a proposé de le rencontrer rapidement pour faire un point précis sur ce dossier.