Le trafic aérien vers les Outre-mer, "a diminué de 70%" indique Jean-Baptiste Djebbari

L'aéroport Roland Garros à La Réunion.

Les vacances de février, qui font craindre une circulation accrue du Covid-19, devraient donner lieu à "moins de mouvements de population" que celles de Noël, a déclaré dimanche le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari. Et ce notamment vers les Outre-mer.

En 2020, "si on regarde les transports c'est un bon indicateur du mouvement des populations, on a fait à peu près 85% d'un été normal et 70% d'un Noël normal en termes de trafic", a affirmé M. Djebbari sur LCI. "On sait très bien qu'on fera encore 30% de moins pour les vacances de février" qui ont débuté samedi pour la zone A, "comparé à Noël, en nombre de passagers", selon lui.

Lors de ces vacances d'hiver, "trois trains sur quatre" vont circuler et ils devraient être "en moyenne pleins à 60%", a-t-il précisé. "Ce sont des vacances qui commencent de façon assez calme, ce qui traduit aussi le fait que les Français vont plutôt en famille, plutôt pas très loin (...) on retrouve les destinations habituelles, côté atlantique, sud-est de la France".

Vigilance des Français

En conséquence, "on a beaucoup moins de mouvements de population, donc on peut aussi s'attendre à moins de brassages", a estimé le ministre. "Les Français aujourd'hui ont pleinement conscience et pratiquent les restrictions sociales, sont extrêmement vigilants vis-à-vis de leurs aînés", a-t-il estimé.

M. Djebbari a aussi dénombré "plus de 153.000 contrôles" aux frontières effectués "en une semaine". Pour partir à l'étranger ou en venir, le gouvernement impose un test PCR négatif et en plus une attestation de "motif impérieux" pour les pays hors UE. Et le trafic aérien "déjà divisé par cinq avant ces mesures, a encore été divisé par deux, ce qui fait que ces mesures sont très efficaces", a-t-il dit. 

Quant au trafic vers les Outre-mer, "il a diminué de 70%" et faute de pouvoir attester d'un "motif impérieux" pour s'y rendre, "quelque 700 personnes" ont été "refusées à l'embarquement". Afin de protéger ces territoires d'Outre-mer des variants du Covid-19, il faut aussi présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures pour se rendre notamment en Guadeloupe et Martinique et observer une septaine obligatoire sur place. Depuis cette semaine, il faut aussi un test PCR négatif pour repartir vers l'Hexagone.

Le secteur touristique en difficulté

Ce nouveau tour de vis doit permettre d'éviter l'afflux de voyageurs venus de l'Hexagone. En décembre dernier, la Martinique avait ainsi reçu plus de 100.000 vacanciers. Mais il provoque la consternation des professionnels du tourisme à l'approche des vacances de carnaval et de février, une saison cruciale pour le secteur. François Baltus Languedoc, directeur général du Comité martiniquais du tourisme estime que les nouvelles restrictions entraînent "un arrêt pur et simple de la saison touristique". 

"C'est un véritable effondrement", abonde Patrick Vial-Collet, président de la CCI de Guadeloupe et également à la tête d'un groupe hôtelier. "Nous comptons près de 90% d'annulations alors que la fermeture des pistes de ski nous était favorable", déplore-t-il, évoquant une situation "difficile" où beaucoup d'établissements "vont droit vers la faillite".


Le gouvernement compte sur le maintien d'un strict couvre-feu à partir de 18H00 sur l'ensemble du territoire et sur les vacances qui ont commencé samedi dans les premières académies - avec de moindres interactions sociales et la fermeture étalée des écoles jusqu'au 8 mars - pour que la situation sanitaire reste sous contrôle.