Du doublement du budget des armées d’ici 2030 en passant par l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans, à dix jours du premier tour, la majorité présidentielle a présenté son programme pour les élections législatives. Celui qui doit mener la bataille pour le camp présidentiel alors qu'Emmanuel Macron est incité par ses troupes à se faire discret, Gabriel Attal, a tenu une conférence de presse aux airs d'exposé scolaire, graphiques à l'appui, ce jeudi 20 juin.
Une bonne partie de l'intervention du Premier ministre a consisté à décrédibiliser les propositions de ces adversaires : l'extrême droite et le Nouveau Front Populaire, qu’il n’a pas une seule fois nommé par son nom, préférant employer l’acronyme "Nupes", pour entretenir la confusion entre le nouvel accord des partis de gauche et celui de 2022.
Le Premier ministre a promis la mise en place d’une mutuelle publique à un euro par jour, la mise en chantier de quatorze nouveaux réacteurs nucléaires, la baisse de 15% des factures d’électricité, des achats groupés de fournitures scolaires pour réduire les coûts ou encore l’indexation des retraites sur l’inflation. Il assure par ailleurs qu’il n’y aura "pas de hausse d’impôts, quoi qu’il arrive".
Rien de nouveau pour les Outre-mer
En plus d'une demi-heure de discours, Gabriel Attal n'a pas évoqué une seule fois les Outre-mer. La seule mention aux Ultramarins est venue après une question des journalistes. Consensuel, le Premier ministre a assuré voir dans les Outre-mer un "enjeu majeur", sans pour autant développer sa pensée.
Aucune nouvelle annonce ne concerne les territoires ultramarins dans le programme mis en ligne par la majorité. Seuls les projets de loi Mayotte sont évoqués. Les textes, qui doivent répondre aux difficultés que rencontre le territoire et supprimer le droit du sol dans le département, devaient être présentés en mai, mais le calendrier a été bousculé par la situation explosive en Nouvelle-Calédonie. Une nouvelle date est proposée par Ensemble : les textes reviendront sur la table fin août si les Français redonnent une majorité au camp présidentiel lors des législatives. "Sur la Nouvelle-Calédonie (...) il s'agira, après ces élections législatives, de poursuivre le dialogue et d'avancer", a répondu très succinctement le Premier ministre à la question d'un journaliste. Rien de nouveau donc.
Pourtant, la plupart des Outre-mer ont placé le parti de Marine Le Pen en tête des élections européennes, et la liste de la majorité présidentielle n'a su tirer son épingle du jeu que dans les territoires du Pacifique.