Législatives 2024 : une occasion pour "sanctionner les hommes politiques" estime le candidat martiniquais Edouard Tinaugus

Edouard Tinaugus
Nouveau défi pour Edouard Tinaugus. Après avoir réussi à inscrire les Yole à l'UNESCO et à nommer une station de métro parisienne "Aimé Césaire", le Martiniquais entre dans la course pour les législatives 2024. Candidat dans la 9ᵉ circonscription des Français établis à l'étranger, il devra convaincre les expatriés français installés dans le nord-ouest de l'Afrique pour porter ses idées jusqu'à l'Assemblée nationale.

Ce n'est pas une première dans la vie politique d'Edouard Tinaugus. Déjà candidat en Martinique pour les précédentes élections sénatoriales et législatives, le conducteur de train en région parisienne a, cette fois-ci, déposé sa candidature dans la 9ᵉ circonscription des Français établis à l'étranger. Elle réunit entre autres l'Algérie, le Burkina Faso, le Maroc, le Mali, le Sénégal ou encore la Tunisie, où plus de 120.000 Français sont inscrits sur les listes électorales (selon le 1ᵉʳ tour des élections législatives 2022).

"Il faut proposer autre chose"

Après trois campagnes électorales, on peut considérer qu'Edouard Tinaugus a de l'expérience en la matière. Pour ce conducteur de train pour la RATP, qui a milité pour qu'une station de métro parisienne porte le nom d'Aimé Césaire ainsi que pour la reconnaissance de la yole par l'UNESCO, cette candidature pour les législatives vient confirmer son engagement dans la vie politique et publique de la France. 

Candidat sans étiquette, le Martiniquais s'est déjà présenté sous les couleurs du drapeau Utiles (Ultra-marins, Territoires, Indépendants, Liberté, Écologie et Solidarité). Il se définit comme un "citoyen qui s'intéresse à la chose politique" qui veut faire face aux grands partis, mais également à l'exécutif dont les "électeurs sont mécontents" selon lui.

Les grands partis divisent plus qu’ils unissent les Français.(...) Beaucoup de politiciens parlent des Français, mais ne parlent pas aux Français. Au-delà d’une politique sociale, au-delà d’une politique de service public, il y a la confiance que l’on accorde aux hommes politiques. Ils nous ont menti.(...)Si la France se trouve dans une forme de déclin, c’est que nous avons une part de responsabilité. Nous votons pour des gens qui ne respectent pas leurs paroles(...) C’est lors des élections que nous pouvons sanctionner les hommes politiques

Edouard Tinaugus – candidat aux élections législatives 2024 (9e cir. des Français de l’étranger)

Pour cette édition 2024, Edouard Tinaugus souhaite "proposer autre chose". Il présente notamment un plan de "santé globalisée" qui définit dans les grandes lignes son programme politique.

Le programme de "santé globalisée", c'est une attention particulière des autorités publiques sur la santé mentale et physique des individus, sur la santé environnementale ainsi que sur la santé financière.

Edouard Tinaugus – candidat élections législatives (9e cir. des Français de l’étranger)

"Le Président Macron nous a pris de court"

Mais le candidat va-t-il réussir à prendre la place de Karim Ben Cheikh, candidat à sa propre réélection ? En tout cas, une chose est certaine, c'est qu'il y croit. Le premier candidat ultramarin dans la 9ᵉ circonscription pour les expatriés à l'étranger entend convaincre les 120.000 potentiels électeurs inscrits sur les listes dans le nord de l'Afrique. Et même si les taux de participation sont habituellement faibles (14,71 % au 1ᵉʳ tour des législatives en 2022), Edouard Tinaugus compte bien "tout donner pour son choix du cœur", une circonscription qui représente les Français à l'étranger, contrairement à ces précédentes candidatures en Martinique. 

Mais une question se pose. Pourquoi ne pas avoir choisi de représenter la Martinique ? Pour le candidat qui se présente dans la 9ᵉ circonscription des Français établis à l'étranger, au-delà d'être un choix affectif, c'est surtout l'annonce inattendue d'Emmanuel Macron qui a tout bouleversé

Le Président Macron nous a pris de court. Si j’en avais la possibilité, je serais retourné en Martinique pour présenter ma candidature. Mais je suis employé, je ne pouvais pas poser de jours. Je garde néanmoins en tête de me présenter pour les Antilles.

Edouard Tinaugus – candidat élections législatives (9ème cir. des Français de l’étranger)

Le conducteur ajoute que, selon lui,  "les Antilles sont liées à ce côté de l'Afrique (du Nord-Ouest, NDLR.). Il y a une proximité particulière et c'était l'occasion de parler aux Français de l'étranger dans une zone du monde que j'ai déjà visitée comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Mali, etc."

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Mais Edouard Tinaugus constate que "cette campagne est anormale". Selon lui, elle ne serait pas "faite pour les petits partis, ni pour les candidats comme moi".

Il explique que les petits partis sont, en raison d'un calendrier extrêmement serré, limités par des contraintes financières. Notamment pour l'impression des affiches et de leur distribution dans les 17 bureaux de votes africains, largement trop onéreuse."Dans la plupart des pays, il faudra voter sur internet. En revanche, en Côte d'Ivoire ou au Sénégal, il pourrait y avoir des bulletins de vote" se rassure Edouard Tinaugus.

Faute de moyen, le candidat mise sur les réseaux sociaux pour séduire et interagir avec les expatriés d'Afrique du Nord. Il y partagera notamment son programme et son projet politique face à 19 candidats, dont sept sont issus de grands groupes politiques : 

  • Ismaël Boudjekada / Karim Ben Cheikh (Nouveau Front Populaire)
  • Samira Djouadi (Renaissance) 
  • Jihad Badreddine (Les Républicains)
  • Hachim Fadili (Debout la France)
  • Pierre Devron (Reconquête)
  • Elodie Charron (Rassemblement National)