Tennis, football, escrime, escalade, natation ou encore hockey sur gazon. Tous ces sports, et bien d'autres encore, seront représentés aux Jeux Olympiques 2024. Mais qu'en est-il de la pratique de ces sports par les Français ? À 100 jours des JO de Paris 2024, l'Institut National de la Statistique et des études économiques (INSEE) publie un panorama des licences sportives dans les fédérations olympiques de Paris 2024.
Manque de structure
En se basant sur des données de 2022, l'institut décortique le nombre de licenciés pour chaque sport représenté aux JO, en fonction de l'âge, du sexe et du département. Au total, ce sont 8,8 millions de licences annuelles qui ont été délivrées en 2022, soit l'équivalent de 130 licences pour 1 000 habitants. Les départements situés sur la façade atlantique caracolent en tête, quand les départements d'outre-mer se partagent le bas du classement.
C'est la Guyane qui occupe la dernière place avec 19 500 licences distribuées en 2022, pour un équivalent de 66 licences pour 1 000 habitants. Une situation qui s'explique par le manque de structures sportives agréées, et le taux de pauvreté de la population selon l'INSEE. "De plus, l’isolement géographique d’une partie de la population rend les déplacements longs et coûteux, et peut également limiter la participation à des activités sportives", précisent les experts.
Le football, la pratique star
Dans tous les départements, hexagonaux et ultramarins, le football reste le sport le plus prisé. Mayotte figure parmi les départements avec le plus de licenciés, avec 40 licences pour 1 000 habitants, juste derrière Les Pays de la Loire et la Bretagne. Le handball attire aussi de nombreux Mahorais puisque c'est le deuxième sport comptant le plus de licenciés, "alors qu'il se situe au 3ᵉ rang au niveau national". Autre sport de ballon, le basketball à Mayotte se place en deuxième position par le nombre de licenciés en France.
Des pratiques facilitées "par la présence de nombreuses installations 'non spécialisées' telles que les terrains de grands jeux (football, rugby, etc.) et les plateaux et terrains de jeux extérieurs", analysent les experts. À l'inverse, les pratiques sportives qui demandent plus d'équipements comme le tennis, le judo ou la natation rassemblent moins de licenciés. Comme le rappelle l'étude, Mayotte présente le taux d'équipement sportif le plus faible de France.
Spécificités régionales
D'autres facteurs tels que la géographie et la culture propre à chaque département influent largement sur le choix du sport. Là où le rugby est la star en Nouvelle-Aquitaine, le surf et le vol libre profitent de l'environnement propice de La Réunion. Ces deux sports présentent un taux de licenciés supérieur à la moyenne nationale à La Réunion, tout comme le karaté et les arts martiaux. En Guadeloupe et à Mayotte, ce sont le sauvetage et le secourisme qui font plus d'adeptes que la moyenne nationale.
Après une baisse significative du nombre de licenciés pendant la pandémie, les fédérations sportives ont retrouvé le même niveau qu'en 2017. Grâce à sa forte croissance démographique, Mayotte est le département avec la plus forte progression du nombre de licences sportives du pays. Cette hausse s'explique notamment par le nombre de femmes licenciées qui a augmenté de 31% entre 2017 et 2022. Mais dans tout le pays, les femmes souscrivent moins de licences sportives que les hommes.
Une baisse du nombre de licenciés
En revanche, le nombre de licenciés a particulièrement baissé dans les autres départements ultramarins. Entre 2017 et 2022, la Martinique a perdu 20% de ses licenciés, la Guadeloupe 19%, la Guyane 12% et La Réunion 9%. Une situation à mettre en perspective avec le vieillissement de la population pour la Guadeloupe et la Martinique.
Malgré tout, certains sports ont vu leurs adeptes se multiplier. C'est le cas de la voile en Guadeloupe qui a distribué 560 licences en plus. Un essor qui peut s'expliquer par l'organisation de la Route du Rhum, un événement qui rassemble "de plus en plus de concurrents guadeloupéens à chaque édition", et qui "nécessite une structuration et un engagement important des clubs", selon l'institut.
L'INSEE s'est également intéressé à la pratique sportive hors des fédérations, en structure privée ou autonome. 65% des personnes de 15 ans ou plus déclarent avoir une pratique sportive régulière. Un taux plus faible dans tous les départements ultramarins, hormis la Guadeloupe. Ce sont les Réunionnais qui sont les moins sportifs, avec seulement 50% de la population qui pratique une activité sportive au moins une fois par semaine.