Les députés des Outre-mer s'unissent pour porter un projet commun

Les Outre-mer sont représentés par vingt-sept députés à l'Assemblée nationale.
Sous l'impulsion du Guyanais Davy Rimane, dix-huit des vingt-sept députés des Outre-mer reviennent d'un séminaire en Guyane de quatre jours. De retour à Paris, ils font le point sur leurs revendications.

Dix-huit des vingt-sept députés des Outre-mer se sont réunis en Guyane, pour "définir des axes prioritaires" sur des dossiers propres à tous les territoires ultramarins. Principalement issus de la gauche, leur objectif est désormais de parler d'une même voix, pour "être enfin entendus" du gouvernement. Une nouvelle rencontre est d'ailleurs déjà fixée, les parlementaires se retrouveront à nouveau dans quelques mois sur l'île de La Réunion.

"Nous avons un dénominateur commun. Nous avons décidé qu'à partir de cette année, les choses doivent changer", évoque Davy Rimane. Qualifié d'"historique" par le député de Guyane, le rassemblement des élus d'Outre-mer est né de l'obstruction parlementaire de l'exécutif lors de la niche parlementaire LFI, relative à la réintégration des soignants non vaccinés contre le Covid-19.

"Le mot espoir est né en Guyane"

Le député réunionnais Jean-Hugues Ratenon l'a annoncé : la prochaine rencontre des parlementaires aura lieu à La Réunion en mai 2023. Même s'il reconnait qu'il reste encore à convaincre certains de ses confrères, Jean-Hugues Retenon est optimiste quant à la suite de ce mouvement : "Le mot espoir est né en Guyane et il va se répandre partout dans les Outre-mer. Maintenant, nous disons au gouvernement : n'essayez pas de nous diviser parce que si vous le tenter, la réponse sera immédiate."

Pour MoetaÏ Brotherson, élu polynésien, il est important de changer de paradigme. "C'est pour nous une manière de dire à l’exécutif que l’on ne veut plus discuter de la même manière. On ne veut plus faire semblant, on veut être entendu et écouté", dénonce le polynésien.

Le Guadeloupéen Christian Baptiste, apparenté socialiste, a réclamé une "décolonialité" pour "sortir de cette relation verticale" entre État et territoires ultramarins. Le collectif conteste l'expression "Outre-mer", renvoyant ces territoires à une "marge", et compte proposer une nouvelle dénomination prochainement.

"Vous pouvez compter sur notre soutien"

La présidente du groupe LFI, Mathilde Panot a tenu à adresser un message aux élus ultramarins. "Je salue l'initiative des députés d'Outre-mer. Nous nous tiendrons à vos côtés pour porter cette voix que vous construisez."

Même discours du côté de la députée écologiste Sandrine Rousseau, qui ajoute que "de cette forme de révolte, les territoires des Outre-mer doivent rentrer dans les politiques publiques."

Le nouveau collectif de députés d'Outre-mer lance une demande de rendez-vous avec la Première ministre Elisabeth Borne, un rendez-vous "d'urgence", a souligné Davy Rimane.