Nouvelle étape dans le rapprochement entre les Etats-Unis et Cuba. Les deux pays ont officiellement rouvert leurs ambassades respectives, ce lundi 20 juillet, après 54 ans de gel des relations diplomatiques.
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Nouvelle étape dans le rapprochement entre les Etats-Unis et Cuba. Les deux pays ont officiellement rouvert leurs ambassades respectives, ce lundi 20 juillet, après 54 ans de gel des relations diplomatiques.
Après la poignée de main historique entre Barack Obama et Raul Castro lors des obsèques de Nelson Mandela en décembre 2013, la rencontre non moins historique entre les deux hommes en avril dernier, les Etats-Unis et Cuba ont officiellement rouvert leurs ambassades à La Havane et Washington, lundi 20 juillet, nouvelle étape concrète du rapprochement historique engagé par les chefs d'Etat américain et cubain.
Après 54 ans de gel des relations diplomatiques, les bâtiments qui abritent les "sections d'intérêts" dans chaque capitale ont retrouvé automatiquement leurs statuts d'ambassades à 00h01 (04h01 GMT), conséquence d'un accord annoncé le 30 juin.
Voici la lettre que Barack Obama a fait parvenir à Raul Castro le 30 juin dernier :
A Washington, le drapeau cubain a pris sa place dans l'entrée du département d'Etat américain ainsi que sur la toute nouvelle ambassade cubaine à Washington, marquant le rétablissement historique des relations diplomatiques entre les deux pays.
A compter de ce lundi, "tous les employés de la section d'intérêts sont ré-accrédités comme employés de l'ambassade américaine, et le chef de mission comme chargé d'affaires. Cela signifie que tout le personnel est incorporé dans le corps diplomatique de La Havane", a expliqué le ministre des Affaires étrangères cubain. La section d'intérêts américaine, surnommée "Sina", emploie 360 personnes, en majorité cubaines.
Mais la normalisation ne s'arrête pas là et les sujets de discorde sont nombreux à l'ordre du jour : la levée de l'embargo américain, la restitution de la base navale de Guantanamo, les milliards de dollars d'indemnisation réclamés par les Américains expropriés de Cuba à la révolution, l'extradition des fugitifs réfugiés à Cuba et recherchés par la justice américaine...
Le Congrès américain doit nécessairement voter pour lever l'embargo imposé par John F. Kennedy en 1962 et renforcé par la loi Helms-Burton de 1996, mais la majorité républicaine y est très hostile, et les candidats à la présidentielle sont vent debout contre un rapprochement qu'ils assimilent à une récompense pour les frères Castro.
S'il était élu en novembre 2016, le candidat Marco Rubio, sénateur républicain d'origine cubaine, mettrait "fin aux relations diplomatiques avec la tyrannie communiste anti-américaine jusqu'à une vraie ouverture démocratique à Cuba",a-t-il répété dimanche, dans une interview sur CNN (voir aussi cet article en anglais paru dans le New York mag : Marco Rubio’s Embarrassing Defense of Cuban Embargo).
Le Sénat devrait dans l'immédiat bloquer la nomination d'un ambassadeur américain à Cuba, toute nomination présidentielle devant être confirmée par les sénateurs. John Kerry et Bruno Rodriguez auront l'occasion de discuter des sujets bilatéraux lundi midi lors d'une première conversation avant leur conférence de presse, bien que l'agenda officiel ne prévoie qu'une réunion de 45 minutes.
Après la poignée de main historique entre Barack Obama et Raul Castro lors des obsèques de Nelson Mandela en décembre 2013, la rencontre non moins historique entre les deux hommes en avril dernier, les Etats-Unis et Cuba ont officiellement rouvert leurs ambassades à La Havane et Washington, lundi 20 juillet, nouvelle étape concrète du rapprochement historique engagé par les chefs d'Etat américain et cubain.
Après 54 ans de gel des relations diplomatiques, les bâtiments qui abritent les "sections d'intérêts" dans chaque capitale ont retrouvé automatiquement leurs statuts d'ambassades à 00h01 (04h01 GMT), conséquence d'un accord annoncé le 30 juin.
Voici la lettre que Barack Obama a fait parvenir à Raul Castro le 30 juin dernier :
Cérémonie à Washington...
A Washington, le drapeau cubain a pris sa place dans l'entrée du département d'Etat américain ainsi que sur la toute nouvelle ambassade cubaine à Washington, marquant le rétablissement historique des relations diplomatiques entre les deux pays.La cérémonie officielle s'est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez - la première visite dans le pays d'un chef de la diplomatie cubaine depuis 1959. Une importante délégation ubaine était présente parmi les 500 invités, notamment le chanteur emblématique du régime Silvio Rodriguez, ainsi que la secrétaire d'Etat américaine adjointe chargée de l'Amérique latine, Roberta Jacobson, et le chef de la section d'intérêts à La Havane, Jeffrey DeLaurentis.
... mais pas (encore) à La Havane
Le secrétaire d'Etat américain se rendra lui à Cuba le 14 août, notamment pour y hisser le drapeau américain sur la nouvelle ambassade des Etats-Unis. John Kerry deviendra ainsi le plus haut responsable américain à visiter l'île communiste depuis la normalisation des relations. La dernière visite d'un secrétaire d'Etat remonte à 1945. A La Havane, aucune cérémonie n'est prévue lundi, mais le bloc de béton et de verre du boulevard de front de mer Malecon sera bien transformé en ambassade américaine.A compter de ce lundi, "tous les employés de la section d'intérêts sont ré-accrédités comme employés de l'ambassade américaine, et le chef de mission comme chargé d'affaires. Cela signifie que tout le personnel est incorporé dans le corps diplomatique de La Havane", a expliqué le ministre des Affaires étrangères cubain. La section d'intérêts américaine, surnommée "Sina", emploie 360 personnes, en majorité cubaines.
A défaut d'ambassades, des "sections d'intérêts"
Les relations diplomatiques étaient rompues depuis 1961, et ce fut seulement en 1977 que Jimmy Carter et Fidel Castro convinrent d'ouvrir des "sections d'intérêts" dans les anciens locaux des ambassades, pour des tâches principalement consulaires, sous la protection de la Suisse dans le cas des Américains à La Havane, et sous protection de la Tchécoslovaquie pour les Cubains à Washington jusqu'à la dissolution du pays, quand la Suisse a commencé à assurer le même rôle.Mais la normalisation ne s'arrête pas là et les sujets de discorde sont nombreux à l'ordre du jour : la levée de l'embargo américain, la restitution de la base navale de Guantanamo, les milliards de dollars d'indemnisation réclamés par les Américains expropriés de Cuba à la révolution, l'extradition des fugitifs réfugiés à Cuba et recherchés par la justice américaine...
A quand la levée de l'embargo ?
Le Congrès américain doit nécessairement voter pour lever l'embargo imposé par John F. Kennedy en 1962 et renforcé par la loi Helms-Burton de 1996, mais la majorité républicaine y est très hostile, et les candidats à la présidentielle sont vent debout contre un rapprochement qu'ils assimilent à une récompense pour les frères Castro.S'il était élu en novembre 2016, le candidat Marco Rubio, sénateur républicain d'origine cubaine, mettrait "fin aux relations diplomatiques avec la tyrannie communiste anti-américaine jusqu'à une vraie ouverture démocratique à Cuba",a-t-il répété dimanche, dans une interview sur CNN (voir aussi cet article en anglais paru dans le New York mag : Marco Rubio’s Embarrassing Defense of Cuban Embargo).
Le Sénat devrait dans l'immédiat bloquer la nomination d'un ambassadeur américain à Cuba, toute nomination présidentielle devant être confirmée par les sénateurs. John Kerry et Bruno Rodriguez auront l'occasion de discuter des sujets bilatéraux lundi midi lors d'une première conversation avant leur conférence de presse, bien que l'agenda officiel ne prévoie qu'une réunion de 45 minutes.