Les noms sont aussi bizarres que les crĂ©atures quâils dĂ©signent : phronimes, para larves de cĂ©phalopodes, leptocephales ou siphonophores⊠Elles constituent les peuples des abysses Ă©voquĂ©s dans le (trĂšs) beau livre signĂ© Anthony Berberian et Fabien Michenet et visibles jusqu'au 18 avril prochain dans une exposition de photos au Centre Picoulet Ă Paris. ClichĂ©s grand format qui donnent encore une autre dimension au travail des deux plongeurs-photographes.
Comme un paradoxe dont seule la nature est capable, ces animaux aux appellations Ă©tranges sont de toute beautĂ©, irrĂ©sistiblement fascinants⊠et monstrueux Ă la fois ! LâĆil nâa pas lâhabitude de les croiser (et pour cause, elles vivent la nuit et dans les fonds sous-marins) et l'occasion nous est donnĂ©e de pouvoir les admirer avec les sublimes photographies des deux passionnĂ©s de plongĂ©e et dâimages. Et ce sont les eaux de la PolynĂ©sie qui auront ainsi Ă©tĂ© leur immense terrain de jeuâŠ
Anthony Berberian raconte toutes ces aventures subaquatiques et la genĂšse de Peuples des abysses, la grande migration verticale dans LâOreille est hardie :
Amateurs éclairés des profondeurs
Peuples des abysses est le fruit de longues annĂ©es dâobservations et dâexplorations des fonds sous-marins au large de la PolynĂ©sie. Les deux amis Anthony Berberian et Fabien Michenet y vivent, tous deux mĂ©decins au Centre hospitalier de PolynĂ©sie Française, avec pour point commun leur amour de la plongĂ©e et de la photographie. Une premiĂšre sortie de nuit, sur un lieu Ă©loignĂ© des sites de plongĂ©es commerciales et les voilĂ pris dans les filets de lâĂ©merveillement depuis une dizaine dâannĂ©es, plongeant de plus en plus loin, de plus en plus profond.
Science-fiction au cĆur des abysses
Des crĂ©atures aux allures dâaliens ou de vaisseaux spatiaux, aux tailles variant du millimĂštre Ă plusieurs mĂštres sâoffrent Ă eux. Certaines (type mĂ©duses) un peu plus connues que dâautres mais toutes avec la caractĂ©ristique dâavoir Ă©tĂ© peu vues. Et câest en grande partie ce qui fait le charme du livre Peuples des abysses mais aussi ces photos, vĂ©ritables tableaux, prises de trĂšs prĂšs en macro et qui ont chacune nĂ©cessitĂ© des trĂ©sors de patience !
Des couleurs sur fond noir
Les profondeurs oĂč ont Ă©tĂ© photographiĂ©es ces populations sub-aquatiques engendrent des tĂ©nĂšbres telles que le fond noir des photos exposĂ©es dans lâouvrage nâest en rien artificiel. Idem pour les couleurs irrĂ©elles des-dites crĂ©atures, elles nâont pas Ă©tĂ© retouchĂ©es, ni par les auteurs, ni par lâĂ©diteur. Le rĂ©cit commun de leurs diffĂ©rentes plongĂ©es racontĂ©es chronologiquement vient complĂ©ter tout lâintĂ©rĂȘt quâil faut porter Ă ce beau livre Ă lâiconographie dĂ©licate, sensible et esthĂ©tique.
Ăcoutez LâOreille est hardie...
Et dĂ©couvrez dans la voix dâAnthony Berberian, comment se sont orchestrĂ©es ces plongĂ©es et les prĂ©paratifs quâil a fallu pour trouver les bons endroits et les bons moments afin de saisir ces animaux des profondeurs. Apprenez pourquoi lâon parle de migration verticale pour des centaines de spĂ©cimens habitant les grands fonds.
Ăcoutez aussi comment le travail des deux passionnĂ©s ont permis de faire avancer la connaissance des chercheurs et des biologistes marins sur certaines espĂšces Ă priori mĂ©connues. Ătonnement, Ă©merveillement, connaissance⊠Peuples des abysses, la grande migration, Ă vous procurer dâurgence ou Ă vous faire offrir pour dĂ©couvrir un nouveau monde⊠en profondeur.
Retrouvez Anthony Berberian dans LâOreille est hardie, câest par ICI :
Ou par lĂ :
Exposition des photos extraites du livre "Peuples des abysses, la grande migration verticale" dâAnthony Berberian et Fabien Michenet (Ă©ditions Au vent des Ăźles), au Centre Picoulet, 59 rue de la Fontaine au Roi Ă Paris, jusqu'au 18 avril 2024.