Les tortues marines d'Outre-mer menacées par les déchets plastiques

Les tortues peuplent nos océans depuis plus de 150 millions d'années. Elles ont côtoyé les dinosaures mais elles sont aujourd'hui en danger, en particulier en raison des déchets plastiques. À l'occasion de la journée mondiale sans sacs plastiques, Terre Outre-mer se penche sur cette espèce particulièrement menacée par l'impact néfaste de ces déchets.

Le centre Kélonia est un lieu privilégié pour l'observation des tortues marines de La Réunion. Il est situé en bord de mer, près de la commune de Saint-Leu. C'est à la fois un aquarium, un musée ouvert au public mais aussi un centre de soin dédié aux tortues victimes de collision avec des bateaux ou pêchées accidentellement.

Prendre soin des tortues

Bernardin Ouaratta est technicien soigneur chez Kélonia. Il témoigne des dégâts causés par l'ingestion de plastique par les tortues. 

Les tortues caouannes font en moyenne 50 kilos. Celle-ci a été pêchée accidentellement. Elle est ici depuis un mois. Elle ne mange pas encore. Le vétérinaire préconise un simulateur d'appétit. Je vais lui faire une petite injection.

Bernardin Ouaratta

Sur la plateforme de soins du centre, les tortues sont recueillies dans des bassins individuels qui font entre 2 et 10 mètres 3.
 

Stéphane Ciccione, directeur de Kélonia : "Les tortues sont mises en quarantaine quand elles arrivent. Ça permet d'avoir accès aux tortues, pour pouvoir faire les soins qui sont nécessaires."

Pendant cette quarantaine, les tortues caouannes expulsent dans l'eau des bassins les déchets plastiques qu'elles ont ingérés en mer.

Les tortues caouannes qui sont pourtant des tortues capturées au large, en pleine mer, sont l'espèce la plus impactée par l'ingestion des déchets plastiques. C'est un peu contre intuitif... On pourrait penser que les tortues qui vivent près des côtes sont plus sensibles à la pollution marine que celles qui vivent au large mais ce n'est pas le cas du tout. Les tortues caouannes ont été identifiées par l'Union européenne comme un indicateur de la pollution des océans.

Stéphane Ciccione

Un fléau mondial

Dans tous les centres européens mais aussi au niveau mondial, les soignants vont récupérer des déchets plastiques dans les crottes des tortues caouannes vivantes ou dans le tube digestif lorsque la tortue fait l'objet d'une autopsie. La quantité de plastique collectée est passée au crible. 133 morceaux de plastiques soit un poids de 78 grammes et l'équivalent de 15 cartes de crédit ont été retrouvés dans les crottes de Lotus, une tortue recueillie chez Kelonia. 

"Ici, on a une boîte avec chaque nom de tortue, on indique la date à laquelle elle est arrivée et les déchets plastiques que l'on a récupérés : un bout de fourchette, un bouchon, il y a d'ailleurs souvent la marque sur les bouchons. On s'aperçoit ainsi qu'il s'agit d'une pollution globale pas seulement locale" reconnaît Stéphane Ciccionne. 

Les tortues ingèrent des morceaux de plastique, ce qui présente un danger pour elles



♦ Aller plus loin : 



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Réalisation et animation : Valentine Dubois
Autrice et voix : Caroline Marie

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