Les vitres teintées, c’est (bientôt) fini

Les automobilistes ont jusqu’au 1er janvier 2017 pour se mettre en conformité avec la nouvelle règlementation qui interdit les vitres teintées. Plus de deux millions de véhicules sont concernés
La sécurité routière a décidé d'utiliser la manière forte pour en finir avec la mode des vitres fumées à l'avant. Désormais, les contrevenants seront sanctionnées d'une amende de 135 euros et d'un retrait de trois points du permis de conduire, selon un décret publié jeudi. Sont concernées les vitres ne présentant pas le taux minimal de transparence de 70%, "le taux exigé pour l'homologation des véhicules sortant d'usine", précise le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. "Un surteintage excessif des vitres avant représente un réel danger en matière de sécurité routière", car il empêche le contact visuel avec un véhicule croisé ou suivi ou avec des piétons et réduit aussi la visibilité du conducteur, en particulier de nuit, explique-t-il. "Cette disposition permettra également aux forces de l'ordre de mieux contrôler et donc sanctionner l'usage du téléphone au volant, le port de l'oreillette en conduisant et le défaut de port de la ceinture de sécurité".
 

Une protection légitime pour les policiers et les gendarmes

Elle "permettra enfin aux forces de l'ordre de pouvoir identifier en toutes circonstances le conducteur et le passager avant d'un véhicule, et, notamment en cas de contrôle, évaluer ses intentions et être en mesure de réagir à tout comportement dangereux ou inapproprié. En cette période où la menace terroriste est particulièrement élevée, cette réglementation constituera également une protection légitime pour les policiers et les gendarmes", ajoute le ministère. Des dérogations pourront toutefois être accordées pour certaines maladies "très spécifiques" ou les véhicules blindés.
 

L'association 40 millions d'automobilistes déplore le manque de tolérance du gouvernement

Cette mesure, annoncée le 26 janvier 2015 par Bernard Cazeneuve dans le cadre d'un plan de sécurité routière, avait suscité un tollé chez les professionnels et certaines associations. L'association 40 millions d'automobilistes a déploré jeudi "le manque de tolérance du gouvernement" et réclamé "que l'État prenne en charge les frais de dépose des films pour les propriétaires des véhicules concernés". 
 

"On aurait pu imaginer qu'un léger teintage qui permette, pour des raisons de sécurité, d'identifier les occupants du véhicule (c'est le cas jusqu'à 50% ou 60%) reste autorisé. Mais une nouvelle fois, l'État n'a pas jugé bon de faire preuve de tolérance à l'égard des automobilistes", a regretté le délégué général de l'association Pierre Chasseray dans un communiqué.
















Un acte de décès pour une profession 

L'Association sécurité et filtration des films pour vitrage (ASFFV) avait estimé en novembre que le gouvernement allait signer "un acte de décès au niveau d'une profession" et déploré un manque de concertation. Son président Nicolas Guiselin évoquait 811 entreprises et 1.800 emplois en danger. Selon l'association, la pose de films sur les vitres avant
des véhicules représente 53% de l'activité du secteur. Elle avait estimé que deux millions d'automobilistes ayant fait équiper leur voiture de films teintés à l'avant allaient se retrouver hors-la-loi.

Regardez le reportage de Polynésie 1ère : 


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