La Direction générale de l'Aviation civile a demandé vendredi aux compagnies aériennes d'annuler préventivement 70% des vols à Paris-Orly samedi, en raison de l'appel à la grève ce week-end d'un syndicat de contrôleurs aériens en désaccord avec un accord conclu le mois dernier. "Les opérateurs aériens doivent réduire leur programme de vols commerciaux pour la journée du 25 mai 2024 de 04H00 à 21H30 GMT de 70% (...) sur l'aéroport de Paris-Orly", selon une "notice pour les missions aériennes" (NOTAM) publiée par la DGAC.
Les vols à destinations des Outre-mers, nombreux au départ d'Orly, ne sont pas touchés par ces demandes d'abattements au nom de la "continuité territoriale", précise l'Aviation civile.
Nouveau préavis de grève du 23 au 30 mai
Le gouvernement a déploré cette nouvelle grève, un mois après la signature d'un accord salarial avec les contrôleurs aériens. "Je déplore le comportement de quelques agents au niveau local, qui refusent de reconnaître la légitimité d'un accord majoritaire et en font payer le prix aux passagers. J'en appelle à leur responsabilité", a réagi le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete dans une déclaration écrite à l'AFP. Pour le ministre, le "dialogue social" avait permis d'aboutir fin avril "à un accord équilibré pour accompagner la modernisation de notre contrôle aérien".
L'Unsa-Icna, deuxième syndicat représentatif des aiguilleurs du ciel (17% aux dernières élections professionnelles), a appelé à la grève pour réclamer des "effectifs adéquats", selon elle non garantis par l'accord signé fin avril entre la DGAC et le principal syndicat des contrôleurs, le SNCTA (60% des voix). "Nos managers persistent, pour Orly, dans la pingrerie et les calculs d'apothicaires qui feront rapidement retomber les équipes en sous-effectif", a affirmé l'Unsa-Icna dans un tract.
Selon l'organisation syndicale, l'accord signé in extremis fin avril ne résout pas la question des "sous-effectifs" qui se profilent à Orly, selon elle, à l'horizon 2027. Cet accord sur des mesures d'accompagnement, notamment salariales, à la refonte prévue du contrôle aérien en France avait été rejeté par l'Unsa-Icna, ainsi que par le troisième syndicat représentatif, l'Usac-CGT, qui avaient maintenu un préavis de grève pour le 25 avril. Ce mouvement s'était traduit par l'annulation de plusieurs milliers de vols en France et en Europe.
Parallèlement à la mobilisation de l'Unsa-Icna à Orly, l'Usac-CGT a déposé un préavis de grève du 23 au 30 mai pour protester spécifiquement contre l'affaiblissement du "maillage territorial" prévu selon le syndicat par la réforme du contrôle aérien.