Ligue 1 : à Nice, le polymorphe Thuram veut encore élargir sa palette

Kephren Thuram
Le milieu international de Nice, Khéphren Thuram, entend, à 22 ans, poursuivre sa progression et marquer plus. Le fils de Lilian et frère de Marcus a beaucoup "musclé" ses capacités défensives depuis le début de la saison.

"Il faut que j'arrive à obtenir le bon mix, ce serait parfait" : bien meilleur que les saisons passées sur le plan défensif, le milieu international de Nice, Khéphren Thuram, entend, à 22 ans, poursuivre sa progression et marquer plus. La saison dernière, Khéphren Thuram avait été décisif à dix reprises avec les Aiglons, cumulant huit passes décisives et deux buts. Mais, si ses chevauchées de 30 mètres pour attaquer la ligne défensive adverse ont conquis les spectateurs de l'Allianz Riviera, ses capacités défensives étaient régulièrement pointées du doigt.


Thuram, c'était le joueur qui ne prenait jamais d'avertissement. Et son manque d'impact défensif interrogeait sur sa capacité à demeurer international après une première sélection en mars face aux Pays-Bas (4-0). Or, depuis le début de saison, il est un tout autre joueur. Maître dans l'art de défendre, son coéquipier Youssouf Ndayishimiye le reconnaît. "Je suis très content pour lui parce qu'il défend beaucoup mieux par rapport à la saison dernière", explique-t-il. "C'est un très, très bon joueur, avec une mentalité incroyable et il est devenu plus agressif". "Il a fait des pas en avant à ce niveau. C'était d'ailleurs une des premières questions qu'on m'a posée lors de mon arrivée", révèle son entraîneur Francesco Farioli.

"J'ai grandi" 

A tel point que c'est lui, que le technicien italien a choisi pour évoluer devant la défense à Montpellier (0-0) et Toulouse (1-0) lors de la suspension du Burundais, qui a apprécié le "très bon boulot" de son partenaire. "L'apport de Khéphren sur les deux derniers matches en tant que N.6 a été essentiel", estime Farioli. "Il a fait des matches très consistants. Il a répondu aux questions qu'on se posait sur sa capacité à jouer ce rôle, surtout sans ballon".


Thuram, lui, apprécie sa trajectoire. "J'aime bien mon début de saison", analyse-t-il. "J'ai grandi sur certains aspects, progressé sur l'aspect défensif. C'était un de mes axes de travail. Je défends beaucoup mieux avec l'équipe. Tactiquement, je suis mieux placé sur le terrain".


Pourtant, cette nouvelle qualité semble brider ses instincts offensifs naturels. S'il s'est parfois sacrifié pour l'équipe, comme à Metz où, en raison de l'annihilation d'un contre adverse, il a été averti en première période, remplacé à la pause et suspendu le match suivant, s'il a aussi réussi quelques gestes défensifs décisifs déterminants, comme ce dégagement sur la ligne dans les derniers instants contre Toulouse lors de la dernière journée, ses statistiques offensives restent désespérément vierges.


"J'ai eu des occasions à chaque match", peste le joueur. "Mais je n'ai pas mis de but. Comme je me suis étoffé sur le plan défensif, il faut que j'arrive à obtenir le bon mix, ce serait parfait". A ce sujet, Marcus, son buteur de frère, l'"encourage à continuer, à aller de l'avant".

"Faire exploser sa carrière"

"On a travaillé beaucoup individuellement et collectivement sur le plan vidéo", précise aussi Farioli. "Et on a établi des objectifs. Par ses qualités, il peut apporter des statistiques importantes en matière de buts et de passes décisives. Il en est totalement conscient. C'est une question de semaines pour le voir débloquer son compteur, ce qui manque actuellement. Mais j'ai confiance en sa progression et son développement".


"Il peut avoir des statistiques offensives très importantes et c'est quelque chose qui l'aidera à faire exploser sa carrière et à devenir le joueur qu'on voit tous en lui", continue l'entraîneur. "Il doit être capable de faire la décision dans chaque match dans la surface. C'est comme ça que je vois son évolution".

Lui aussi d'ailleurs. Il pourra alors penser à retourner plus régulièrement en équipe de France. Et continuer aussi à voir sa cote grimper auprès des grands d'Europe, comme l'été dernier.
"Cela fait plaisir d'avoir son nom associé à des noms partout en Europe", conclut-il. Cela veut dire que ça se passe bien. "Mais je savais déjà depuis le début que je voulais rester à Nice pour continuer à progresser". Comme une prédiction...