>"Je m’en rappelle comme si c’était hier, quand on m’a annoncé ma séropositivité". Nous sommes en 2009 et Jean-Wilson n’a alors que 23 ans. Sa seule envie à l’époque, se "jeter dans le Rhône [fleuve à Lyon, NDLR], car je pensais que j’allais mourir demain ". Entre la découverte de la maladie, à sa prise en main, dix ans de parcours douloureux se sont écoulés pour le Réunionnais. " À l’annonce, tout s’est effondré pour moi. J’avais un mélange d’émotion, de sursaut, je ne comprenais pas ce qui passait, c’était quelque chose de fort ", témoigne-t-il.
En 2019, avec un groupe d’ami, Jean-Wilson Martial se reprend. "Ça m’a pris du temps, mais aujourd’hui c’est une cicatrice qui a été pansée et ça fait partie de ma vie maintenant". Si le Réunionnais a pu reprendre confiance en lui, c’est aussi grâce à l’avancée de la médecine et de la recherche, en grande partie financée par les dons récoltés lors du Sidaction. Mais également des actions de sensibilisation menées lors de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, commémorée chaque 1ᵉʳ décembre. "Avant, je ne voulais pas me faire traiter, révèle-t-il. Je prenais énormément de médicaments, mais c’était pour traiter les maladies opportunistes. C’est-à-dire les maladies autour du VIH. Aujourd’hui, c’est l’histoire d’un seul cachet que je prends le matin et hop au boulot, on va voir les amis, etc… "
La maladie fait partie de moi
Aujourd’hui, Jean-Wilson Martial a repris le cours de sa vie. Il travaille et profite de son entourage. Le Réunionnais se sent revivre. "On parle assez souvent des effets négatifs de la maladie, mais pas assez souvent des effets positifs. Le SIDA m’a fait comprendre que la vie pouvait s’arrêter à tout moment".
Libéré de ce poids, Jean-Wilson se sent plus léger. "Je ne l’oublie pas (la maladie) mais je la vois plus comme une chose que je peux porter. Ce n’est plus quelque chose qui m’écrase ou qui me terrorise, déclare-t-il. La maladie fait partie de moi. Je suis plutôt bien avec, je ne le crie pas forcément sur tous les toits, mais ça m’a permis d’être plus humble avec les autres", confesse-t-il.
S'il va mieux, Jean-Wilson n'en continue pas moins son combat et ne désespère pas de gagner sa lutte. En attendant, il lance un message plein d’espoir à tous ceux, qui comme lui, sont atteints du VIH. "Tenez bon ! Le meilleur reste à venir. Ce n’est qu’une partie de la vie. Un jour, on trouvera une solution pour en guérir."
→Ci-dessous le reportage TV d'Outre-mer la 1ère ↓