Madagascar : début du procès des accusés du lynchage à mort de deux Européens à Nosy Be en 2013

de nombreux badauds viennent à l'endroit ou a eu lieu le lynchage de jeudi dernier
Le procès des meurtres d'un Français, d'un Italien et d'un Malgache, lynchés à mort à Nosy Be à Madagascar, en 2013, a débuté ce lundi 5 octobre devant une salle comble à Antananarivo. 37 personnes sont poursuivies dans cette affaire.
Le procès de 37 personnes poursuivies pour le lynchage à mort de deux Européens et d'un Malgache sur une île touristique de Madagascar en 2013 s'est ouvert, lundi 5 octobre, à Antananarivo. Il devrait durer "deux ou trois jours" selon le juge. Le 3 octobre 2013, un touriste français, Sébastien Judalet, et un résident franco-italien Roberto Gianfalla avaient été roués de coups et leurs corps brûlés sur une plage de Nosy Be par une foule déchaînée qui les accusait d'avoir tué un enfant et les soupçonnait de pratiques pédophiles. Un troisième homme, l'oncle malgache du garçonnet, avait été lynché pour le même motif.

Une salle comble

A l’ouverture du procès, lundi, devant la Cour criminelle ordinaire d'Antananarivo, la totalité des 37 personnes poursuivies était présente dans une salle remplie aux trois-quarts. Un diplomate français assistait à l'audience, mais les familles des victimes européennes n'étaient pas présentes. Les 37 accusés - 35 civils et deux gendarmes - ont décliné leur identité devant le juge. Les actes d'accusation devaient être lus avant le début de l'audition des accusés.


Trois jours de procès

"Le procès est bel et bien parti et va se tenir au moins pendant trois jours", a déclaré l'avocat de la famille de Roberto Gianfalla, maître André Randranto, alors que le juge a déclaré vouloir "terminer ce procès en deux ou trois jours".

Des vidéos au procès

Des vidéos prises par la foule lors du drame doivent être projetées pendant le procès. "Juridiquement, la loi malgache n'accepte pas encore les preuves par vidéo, mais on peut l'utiliser et demander aux accusés s'ils confirment ou contestent leur apparition dans la vidéo", a déclaré l'avocat des deux gendarmes, maître Christian Raoelina.

Selon des sources judiciaires, les accusés comparaissaient en trois groupes: ceux poursuivis pour non-assistance à personne en danger, ceux impliqués dans l'attaque d'une caserne de la gendarmerie, et les personnes poursuivies pour séquestration et assassinat. Ces dernières encourent une condamnation aux travaux forcés à vie.

Des zones d’ombre

La disparition de l'enfant, à l'origine du drame, n'a jamais été élucidée. Mais le corps du garçonnet, mutilé, a été retrouvé. La victime française, Sébastien Judalet, a été lavée de tout soupçon de pédophilie par la justice française. Il était chauffeur de bus de la régie des transports parisiens (RATP), et se rendait fréquemment à Madagascar pendant ses vacances.