Des élections sénatoriales se sont tenues mardi dans le calme à Madagascar pour restaurer enfin la chambre haute du parlement, dissoute après le coup d'Etat de 2009.
"Les élections se sont bien déroulées, avec un fort taux de participation des grands électeurs", a indiqué à l'AFP le président de la commission électorale,
Hery Rakotomanana. Les 12.664 grands électeurs, maires et conseillers municipaux, se sont rendus aux urnes pour élire 42 sénateurs. Vingt-et-un autres sénateurs seront désignés directement par le chef de l'Etat, conformément à la Constitution.
Sortie de crise
"Le dernier Sénat à Madagascar a été dissous juste après l'arrivée au pouvoir d'Andry Rajoelina en 2009", rappelle l'analyste Toavina Ralambomahay.
Andry Rajoelina, alors maire de la capitale Antananarivo, avait évincé le président Marc Ravalomanana. Il avait ensuite dirigé un régime non élu dit "de transition". Il a fallu attendre la fin 2013 pour trouver une sortie de crise, avec l'organisation d'une élection présidentielle libre et démocratique, remportée par Hery Rajaonarimampianina.
Une majorité écrasante ?
Les observateurs s'attendent à ce que ces sénatoriales accouchent d'une majorité écrasante en faveur du chef de l'Etat, ce que semblaient montrer les tous premiers dépouillements, portant sur à peine 10% des bulletins de vote. "Le président peut maintenant se permettre de dissoudre l'Assemblée nationale et de faire une législative anticipée", a commenté Toavina Ralambomahay. Le président et son gouvernement, n'ayant aucun député à la chambre basse, ont déjà essuyé deux tentatives de renversement par les législateurs cette année.