Maintenance des Falcon en Polynésie par Sabena Technics : le député Moetai Brotherson interpelle la ministre des Armées

L’antenne polynésienne de Sabena Technics a perdu le marché de l'entretien des Falcon militaires de Tahiti au profit d’une société suisse. Le député Moetai Brotherson s'étonne que la souveraineté nationale ne prime pas et s'inquiète pour le maintien de l’emploi dans l'archipel.

Moetai Brotherson, député de Polynésie (Gauche démocrate et républicaine), a interpellé la ministre des Armées lors des questions au gouvernement mardi 22 juin autour du contrat d’entretien des avions Falcon de la marine nationale. L’antenne polynésienne de Sabena Technics, qui s’occupait de la maintenance des Falcon de la marine nationale en Polynésie depuis plus de vingt ans, a perdu le marché début mars au profit de Jet aviation, une entreprise suisse, filiale du groupe américain General Dynamics. Craignant de perdre leurs emplois, plus de la moitié des 95 salariés du site s’étaient mis en grève début mai. 

Entre 40 et 67 emplois en sursis

"Ma surprise a été grande d’apprendre que l’Etat avait accordé sa préférence sur un contrat de maintenance des Falcon en Polynésie à une société suisse à capitaux américains plutôt qu’à Sabena, société basée en Occitanie et bien française", a-t-il déclaré. Moetai Brotherson évoque également son "inquiétude" quant à la préservation de l’emploi.

Ce sont 40 à 67 Polynésiens qui vont demain se retrouver sans travail. Rapporté à l’échelle nationale, c’est l’équivalent de 10 à
15 000 personnes.

Moetai Brotherson, député de Polynésie.

Une offre moins compétitive

"Pour chacune de nos flottes nous avons le souci d’améliorer la disponibilité, d’abord en toute sécurité et pour un coût optimisé pour le contribuable français, a répondu la ministre des Armée, Florence Parly. "C’est l’offre de Sabena Technics qui a été de loin la moins bonne. Pour vous donner une idée de l’écart, la performance était de 3,5 sur 10, quand son concurrent obtient 9,5 sur 10. Dans ces conditions vous comprendrez notre choix." 

Un argument qui peine à convaincre Moetai Brotherson, pour qui Jet aviation a mal évalué ses besoins -et donc ses coûts- car l’entreprise ne connaît pas le contexte polynésien, contrairement à Sabena, "qui a 25 ans d’expérience", a ajouté le parlementaire.

Les entreprises "sont en négociation", selon Florence Parly

La ministre des Armées s’est voulue rassurante sur la question de l’emploi. "L’emploi et l’activité resteront localisés comme actuellement sur le site de Faaa, et sur le site de la Tontouta. Aucune activité ne sera réalisée hors de France, a assuré Florence Parly. "Les deux entreprises sont en négociation" en ce qui concerne la reprise des emplois selon elle, et "Jet aviation a déjà reçu une trentaine de candidature locales et a démarré les entretiens d’embauche."

 

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