"Ce n’est pas parce que l’une des deux parties demande un report d’une date qui a été fixée que l’on peut le faire. Ce n’est pas le choix d’un camp contre un autre. Si les loyalistes, ceux qui sont pour le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France, avaient demandé le report, il y aurait eu vote quand même", a assuré le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu ce matin chez nos confrères d’Europe 1.
Les indépendantistes calédoniens, qui demandaient un report de la date du troisième et dernier référendum sur l’indépendance, ont assuré qu’ils boycotteraient la consultation après l’annonce du maintien du scrutin le 12 décembre prochain. Le Palika, l’une des organisations indépendantistes, dénonce même "une déclaration de guerre". "La non-participation c’est un droit en démocratie. Il n’y a pas de vote obligatoire donc le fait de ne pas participer n’emportera pas de doute sur la légitimité juridique [du scrutin]", a indiqué Sébastien Lecornu, tout en affirmant "ne pas se réjouir" de la situation.
Nouvelle-Calédonie, le référendum : "Il faudra redonner la parole aux Calédoniennes et Calédoniens d'ici juin 2023" @SebLecornu dans l'interview politique de @JP_Elkabbach sur #Europe1 pic.twitter.com/fGpv4xqhwo
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) November 14, 2021
Trouver "un chemin commun" pour "un corps électoral à 50/50"
Si le boycott des indépendantistes n’emporte pas la légitimité juridique du scrutin, il aura néanmoins "des implications politiques" car "il y a déjà eu deux référendums récemment et ces référendums ont montré des résultats particulièrement serrés". En 2018, le Non à l’indépendance l’a emporté à 56,67 %, en 2020 à 53 %.
"Vous avez un corps électoral qui est pratiquement à 50/50, explique le ministre. Le 13 [décembre] au matin vous aurez d’un côté 50% de la population, un peu plus un peu moins, qui dira ‘l’affaire n’est pas terminée, l’autodétermination doit prospérer’, et vous aurez une autre partie de la population, loyaliste, militant pour la République, qui dira ‘trois fois de suite on a eu notre Non, désormais nous avons acquis notre droit à rester dans la République’. Pour l’Etat et le gouvernement, l’enjeu va être de trouver un chemin commun."
Ce "chemin commun" passera par les urnes selon le ministre, puisque "il faudra de toute façon redonner la parole aux Calédoniennes et aux Calédoniens d’ici juin 2023". En cas de Oui au référendum, le pays nouvellement indépendant devra se doter d’une constitution. En cas de Non, il faudra également se prononcer car "les dispositions spécifiques et transitoires sur la Nouvelle-Calédonie" des textes français "ne pourront pas rester durablement".