Manifestations massives en Guyane [SYNTHESE]

Manifestation massive à Cayenne.
Manifestations massives en Guyane pour la journée "morte" de ce mardi 28 mars. La préfecture a comptabilisé respectivement 8.000 et 3.500 participants à Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni, les deux plus grandes villes guyanaises. 
Chants, banderoles, bonne humeur mais détermination : la mobilisation a été massive mardi 28 mars en Guyane pour les manifestations de la "journée morte", certains participants la qualifiant même d'"historique". (Découvrez ici le Facebook Live de Guyane 1ère à Cayenne).


8 000 personnes à Cayenne

Alors que 250.000 personnes vivent dans ce territoire, la préfecture a comptabilisé respectivement 8.000 et 3.500 participants à Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni, les deux plus grandes villes guyanaises. "Je n'ai jamais vu autant de monde sortir dans la rue", a relevé un marcheur, alors qu'un autre confiait n'avoir "jamais vu une mobilisation d'un tel niveau".

Dans Cayenne, l'avenue de Gaulle, qui mène au centre historique, était noire de monde à 10h00 (15h00 heure de Paris). Beaucoup de drapeaux guyanais étaient brandis, ainsi que des banderoles reprenant le slogan "nou bon ké sa" - "ça suffit" en créole guyanais - qui a fleuri ces derniers jours sur les nombreux barrages installés dans les villes du territoire.

 

Journée morte

"Nous voulons que l'Etat nous donne les moyens. Ca fait trop longtemps que ça dure, l'Etat doit reconnaître la population guyanaise", fait valoir une manifestante. Après l'affluence décevante de lundi, premier jour de "grève générale illimitée", les manifestations de la "journée morte" relèvent du plébiscite pour l'Union des travailleurs guyanais (UTG), dont les 37 syndicats membres ont voté à la quasi-unanimité en faveur de l'arrêt du travail.

 


Le collectif des protestataires "Pou La Gwiyann dékolé" ("pour que la Guyane décolle", qui regroupe autant des collectifs contre la délinquance et pour l'amélioration de l'offre de soins, que l'UTG ou les avocats guyanais) s'en trouve renforcé alors qu'il n'est toujours pas disposé à rencontrer la délégation interministérielle arrivée samedi. "On attend la ministre" des Outre-mer, Ericka Bareigts, a indiqué à l'AFP lundi soir, Jean-Hubert François, président du syndicat des jeunes agriculteurs.

"Nous souhaitons que les discussions déjà ouvertes se poursuivent, s'amplifient et s'intensifient dans les jours qui viennent" "afin de parvenir à des solutions rapides, concrètes et durables pour la Guyane", ont réaffirmé le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, et la ministre des Outre-mer, dans un communiqué commun. 
 

"Dialogue"

L'ancienne garde des Sceaux, la Guyanaise Christiane Taubira, a appelé au "dialogue" avec une "plus grande implication des élus locaux", "sinon le blocage va durer". L'exécutif socialiste a "incontestablement" agi en augmentant notamment les forces de police et de gendarmerie, a-t-elle relevé.
 
Une délégation ministérielle doit arriver en Guyane "avant la fin de la semaine", "si toutefois les conditions du respect (...) et de l'ordre républicain sont réunies", a indiqué lundi Bernard Cazeneuve.