Cette mobilisation fait également suite aux revendications de la grève générale entamée le 20 février dernier pour dénoncer l'insécurité sur l'île. Regardez les images de la marche ce jeudi matin à Mamoudzou avec nos confrères de Mayotte la 1ère:
Un peu plus tôt, ce mardi 8 mai, les élus de Mayotte s'étaient réunis pour sensibiliser la population à l'importance d'une forte mobilisation sur les enjeux de l'avenir de l' île. Mohamed Bacar, maire de la commune de Tsingoni et coordinateur des élus, reconnaît un échec collectif et évoque la possibilité d'une démission de tous les élus de Mayotte.
Malgré les moyens et les engagements de l'Etat, nous constatons aujourd'hui que les kwassas kwassas arrivent en masse, les gens sont bloqués à Mayotte et la diplomatie a échoué. Nous avons tous échoué... Nous ne voulons pas de la communauté d'archipel des Comores, nous demandons le retour chez eux des personnes en situation irrégulière et que l'Etat s'engage pour faire en sorte que les gens ne puissent rentrer chez nous comme s'ils rentraient chez eux.
"Nous ne transigerons pas"
Les relations entre Mayotte et les Comores ont été abordées à l’Assemblée nationale ce mercredi. Ramlati Ali a évoqué la rumeur persistante d’un projet de communauté de l’archipel des Comores qui engloberait l’île française. Le Ministère des Affaires Etrangères, Jean-Yves Le Drian a indiqué que "la rumeur sur la communauté d’archipel des Comores est sans fondement, a confirmé Jean-Yves Le Drian. Nous ne transigerons pas sur le statut de Mayotte au sein de la République française."
Paris suspend ses visas aux Comoriens
La France a suspendu la délivrance de visas aux ressortissants comoriens, en raison du refus de Moroni de laisser rentrer sur son territoire les citoyens comoriens refoulés de Mayotte, a-t-on appris mercredi auprès du ministère des Affaires étrangères.Face au blocage que nous avons pu constater sur la réadmission et face à la poursuite des arrivées de migrants irréguliers à Mayotte, nous avons décidé de suspendre la délivrance des visas pour les Comoriens vers la France depuis le 4 mai dernier, jusqu'à nouvel ordre", a précisé le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian
Le chef de la diplomatie comorienne Mohamed Elamine Souef a dénoncé en retour un "ultimatum lié à la question des mineurs isolés dont la France voudrait se débarrasser en les expulsant vers les Comores".
Les autorités françaises ont multiplié dernièrement les expulsions vers leur île d'origine de Comoriens sans papiers arrivés sur Mayotte. Moroni a riposté en refusant de laisser rentrer sur son territoire ses citoyens refoulés, tout en promettant un renforcement des mesures de sécurité sur l'île d'Anjouan, principal point de départ des immigrants clandestins vers Mayotte, notamment pour "traquer" les passeurs.